Des dizaines de personnes se rendent quotidiennement aux différents pavillons des urgences médico-chirurgicales des hôpitaux de la capitale, notamment après le f'tour, pour des douleurs épigastriques et des intoxications alimentaires liées, selon les médecins urgentistes, à la consommation de produits laitiers et des boissons telles que les «cherbets». Lors d'une tournée effectuée le week-end dernier à travers quelques hôpitaux d'Alger, on a constaté que durant la matinée, les salles d'attente étaient pratiquement vides, contrairement à quelques minutes avant la rupture du jeûne et après le f'tour où les urgences grouillaient de monde. Les gens qui visitent au quotidien les urgences sont les diabétiques, les hypertendus, les personnes âgées et les blessés, les victimes des accidents de la route et des bagarres, selon ce qu'on a constaté sur place. Au service des urgences du CHU Mustapha-Pacha, plusieurs cas de blessés suite à des accidents de la circulation ainsi qu'à des agressions à l'arme blanche se sont présentés avant le f'tour pour recevoir des soins. Des dizaines de malades chroniques se sont également présentés pour des complications, notamment les diabétiques de type 1 traités par insuline. Selon les médecins diabétologues, parmi les principales complications potentielles liées au diabète et provoquées par le jeûne, vient en premier lieu la cétose diabétique, souvent compliquant un syndrome infectieux, suivie par l'hyperglycémie isolée et l'hypoglycémie. Et d'ajouter que certains patients (multi-compliqués, insuffisants rénaux ou dialysés, diabètes instables) font le Ramadhan sans que ce choix paraisse rationnel alors que les médecins interdisent à leurs patients diabétiques d'observer le jeûne. Ils proposent aussi des modifications thérapeutiques nécessaires pour éviter ces décompensations. De leur côté, les médecins internistes ont fait savoir qu'au cours du mois de Ramadhan, les urgences médicales connaissent un afflux de malades chroniques tels que les hypertendus. «Parmi les principales complications liées aux hypertendus et secondaires au jeûne, l'hypertension artérielle et les problèmes cardiaques. La gravité est surtout liée aux complications de la déshydratation liées au jeûne, notamment chez les personnes âgées», a indiqué un médecin interniste du CHU Mustapha. Même constat au niveau de l'hôpital Bachir- Mentouri de Kouba, où durant la journée, l'ambiance était calme au pavillon des urgences, contrairement au début de la soirée. «Les malades chroniques, les victimes des accidents de la route et des agressions forment le gros de l'effectif qui afflue dans nos services», a indiqué sur place le médecin de garde, ajoutant que beaucoup de jeûneurs qui ne savent pas concilier Ramadhan et santé, abusent de nourritures comme les produits laitiers et les boissons gazeuses et finissent aux urgences. Effectivement, on a constaté que deux blessés graves sont arrivés 5 minutes avant el aden aux urgences chirurgicales de cet établissement suite à un accident de la route. Les victimes ont été évacuées aux urgences de l'hôpital Ben Aknoun suite aux fractures décelées. Après le f'tour, ces mêmes services sont envahis par les patients souffrant de troubles digestifs dus à une surconsommation et un mélange d'aliments riches en graisses et en sucres. Les urgences ont reçu aussi des cas de malades chroniques «indisciplinés», notamment les diabétiques insulinodépendants qui ne respectent pas les recommandations de leurs médecins.