Préférant les minarets des mosquées et les poteaux électriques où elle cherche des supports adéquats pour nidifier et se reproduire, la cigogne blanche, fidèle à son nid, est là, presque à longueur d'année, peuplant les bâtisses d'une certaine hauteur. Emblématique par sa présence sur ces édifices, l'oiseau tant adulé fait partie du beau paysage que nous offre Dame nature. Vivant pendant une longue période de l'année dans les sites privilégiés pour l'éclosion de ses petits, elle semble s'adapter à cette proximité qui l'unit avec les riverains. «C'est un bonheur de la voir en face de moi, sur ce poteau, sans sa présence je me sens dépaysé chez moi», avoue Mohamed, un quadragénaire qui nourrit une admiration sans limite pour les cigognes. Oiseau fétiche pour certains, béni pour d'autres, la cigogne est un symbole de légende à Jijel. Revenant tous les ans à la même période pour rejoindre son nid, elle retrouve ses voisins parmi ses adeptes qui guettent son retour dès qu'elle s'envole pour s'en aller ailleurs sous des cieux plus cléments. La cigogne, cet oiseau échassier grand migrateur, est omniprésent dans plusieurs localités du territoire de la wilaya de Jijel, où l'on recense plus de 300 nids. On la repère à Tanafdour et Ouled Ali, à El Milia, à Kaous et Bourmel, à Jijel... Sa présence est très remarquée à Belghimouz et Djemaâ Beni H'bibi et à Chekfa et Taher. Pour des raisons climatiques — elle fuit le froid — elle passe une période assez longue de l'année pour se reproduire dans ces localités où elle trouve sa nourriture dans les marais qu'elle fréquente. Subissant des dommages par électrocution quand elle niche sur les poteaux électriques, la population des cigognes ne bénéficie pas d'une protection qui l'épargne de ces accidents. Des défenseurs de cette espèce ont beau solliciter la mise en place de supports sur les poteaux électriques où elle peut nicher sans risque de se faire électrocuter, l'appel est resté sans écho. Le dernier recensement effectué par des spécialistes du parc national de Taza, au mois de mai dernier, a permis de recenser 388 nids à travers une quinzaine de sites. La population de cette espèce est estimée, selon les mêmes données, à 1057 cigognes. Ces données, si elles sont sollicitées, sont transmises aux universités et centres de recherche spécialisés en Algérie. Sa période de migration vers le Nord est attendue pour les prochains jours, selon des initiés. Des admirateurs de l'espèce ont même pris l'habitude de contempler son départ en colonie tout en restant attentif à son retour.