C'est une tradition que le mois du Ramadhan soit celui du relâchement à tous les niveaux, et plus précisément en ce qui concerne la gestion de la cité. Cependant, cette année à Témouchent, l'habituel laisser-aller ramadanesque a atteint le seuil de l'intolérable pour ce qui est particulièrement de la voie publique. Jamais le stationnement n'y a été aussi impossible et les bouchons aussi nombreux. Pourtant, la ville n'était livrée qu'à ses seuls habitants puisque les estivants qui y viennent en masse rendre la circulation impossible étaient fixés chez eux, Ramadhan oblige. D'aucuns ont constaté une présence réduite des agents de l'ordre dans la ville. Probablement, une bonne partie d'entre eux ont été mis en congé. Le laxisme généralisé a entraîné un «tag a'la men tag». Les principaux générateurs de cette pagaille sont, sans conteste, les commerçants qui ont poussé plus le squat de la voie publique. Ainsi, après les trottoirs, ils se sont accaparé la chaussée, interdisant tout stationnement. De cette façon, ils libèrent l'accès à leur magasin rendu malaisé par l'occupation du trottoir mais aussi pour mieux exposer aux regards des passants leur achalandage. Du coup, les automobilistes se sont trouvés à piétiner les règles du stationnement, la police, de son côté, ne plaçant des sabots que sur la principale artère de la ville. Les marchands ambulants n'étaient pas en reste. Mais encore, il s'est greffé cette année une multitude de jeunes qui se sont imposés comme gardiens sur presque toutes les rues, des jeunes qui, une fois récolté ce qu'ils veulent, quittent les lieux. Leur particularité est qu'ils sont armés de méchants gourdins contrairement aux plus anciens qui, eux, portent des gilets rayés. Les altercations n'ont en conséquence pas manqué. Y a-t-il des institutions en charge du respect du vivre ensemble ?