A quelques jours de l'ouverture officielle de la période estivale à Annaba, trouver une place pour stationner, un trottoir libre pour déambuler, un jardin ou place publics pour se reposer, relève de l'impossible. Tout est à vendre, à louer ou simplement est accaparé par des commerçants de métier ou du dimanche. Partout et n'importe où, y compris devant le pas de porte des habitants, des individus à la mine patibulaire s'arrogent le titre d'agents de stationnement. D'autres, une fausse carte délivrée par la mairie sur la poitrine, des délinquants et des repris de justice pour la plupart, s'imposent en gardiens de voitures. En l'absence de toute intervention des institutions compétentes de l'Etat, le squat de tout ce qui représente le patrimoine public est à la mode. Les parkings, aires de stationnement et de jeu et les places publiques se transforment en propriété des uns et des autres. Le gourdin et le couteau à cran d'arrêt font force de loi. L'anarchie est totale. La commune chef-lieu de wilaya est confrontée à ce qui paraît être une opération planifiée par des bandes d'individus. En toute impunité, ces bandes squattent la moindre parcelle de terrain libre, trottoirs et bordures, aires de jeu. Tout est transformé en commerces à ciel ouvert ou en parkings payants. Passe encore qu'elles accaparent impunément la voie publique destinée aux piétons pour y exposer leurs produits. Mais lorsque ce squat s'opère sous le balcon du maire, à une centaine de mètres de la résidence du wali, du siège de la wilaya, des arrondissements de police, du groupement de gendarmerie et sous la fenêtre même du procureur général près la cour de justice de Annaba, il y a de quoi alarmer les contribuables. Si les squatteurs interdisent les trottoirs aux piétons, les « gardiens improvisés » des aires de stationnement imposent aux automobilistes de payer. Le contraire entraînerait systématiquement la bastonnade, l'agression physique et à un degré moindre les insultes et menaces. A Sidi Salem, les arcades sont considérées comme faisant partie de la surface occupée du magasin. A Oued Eddeheb face au stade de football, un cafetier s'est approprié tout le trottoir. Cette situation a été dénoncée par l'Union des associations de quartiers de la wilaya.