Une importante partie du cheptel des bovins de la daïra de Bir El Arch est décimée par la fièvre aphteuse, dont le premier foyer s'est déclaré, la semaine dernière. Selon un responsable de la direction des services agricoles (DSA) de Sétif, plus de 300 vaches ont péri. Pour circonscrire cette maladie qui se propage rapidement, les services vétérinaires se trouvent en état d'alerte maximale. Une campagne de vaccination à grande échelle est désormais lancée. D'après le responsable, qui a tenu à nous parler sous le sceau de l'anonymat, d'autres mesures ont été prises. «L'importation frauduleuse de bovins de la Tunisie est à l'origine de ce grave problème touchant les bovins d'engraissement. En plus des problèmes sanitaires, cette maladie engendre de graves problèmes économiques aux éleveurs, qui devront bénéficier d'une aide de l'Etat. Le manque à gagner dépassera les 450 millions de dinars. Sachant qu'une vache coûte en moyenne 150 000 DA. Par arrêté du wali de Sétif, la zone affectée est séquestrée. Les animaux sont momentanément interdits de déplacement entre les wilayas. On a en outre procédé à la désinfection et la fermeture des marchés à bestiaux. Durant la dernière campagne de vaccination, 50 000 doses de vaccin ont été dernièrement utilisées à travers les quatre coins de la wilaya. Pour démasquer ces maquignons n'ayant ni foi, ni loi, une enquête vient d'être lancée par les services de sécurité», souligne notre interlocuteur qui a bien voulu nous parler de cette maladie. «La fièvre aphteuse est une maladie virale strictement animale, très dangereuse pour les ruminants et peut occasionner des pertes importantes sur le cheptel. Elle est extrêmement contagieuse et se caractérise par l'apparition d'aphtes et d'érosions sur les muqueuses buccales, nasales ainsi que sur les onglons», dit-il. «Le manque d'information et de formation de nombreux éleveurs a accentué les pertes, puisque des propriétaires de bovins contaminés ont caché la maladie et jeté les cadavres dans la nature. L'introduction frauduleuse sur le territoire national de bovins de Tunisie a donné le coup de grâce au cheptel d'une région agricole par excellence. Proposant des bovins à des prix défiant toute concurrence, ces criminels, qu'on ne peut qualifier autrement, sont venus à bout d'une bonne partie de notre outil de travail. C'est rageant de voir des années de travail et de sacrifices partir en fumée. Nous interpellons les pouvoirs publics pour non seulement endiguer la contrebande du cheptel, mais de démasquer les auteurs de ce gravissime crime économique. Nous sommes ruinés», déclare, non sans forte émotion, un éleveur des hautes plaines sétifiennes disposant d'environs 25 000 vaches d'engraissement. Notons à toutes fins utiles que la wilaya de Sétif, qui a connu cette maladie en 1999, renoue 15 ans après avec ce «virus» qui hante aussi bien les éleveurs, les bouchers que les consommateurs, qui vont se poser des questions avant tout achat de viande.