Les services vétérinaires ont appelé mercredi les éleveurs à adhérer massivement au dispositif de lutte contre la fièvre aphteuse qui se propage rapidement après quelques jours de la détection d'un foyer à Sétif. «Pour nous, l'adhésion des éleveurs est très importante dans la lutte contre la fièvre aphteuse parce que c'est eux qui nous donnent la déclaration des suspicions», a déclaré à l'APS le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, M. Kamel Boughanem. «C'est avec leur adhésion qu'on pourra juguler la maladie en laps de temps assez correcte», a-t-il ajouté. Après la déclaration d'un foyer de fièvre aphteuse le week-end dernier à Sétif, la maladie s'est propagée rapidement pour toucher d'autres wilayas. Il s'agit de Béjaïa, de Batna, de Bouira, de Bordj Bou Arréridj, de Médéa, alors que les services vétérinaires étaient en train de vérifier une suspicion à Constantine. Les cas déclarés dans ces wilayas provenaient de la Daïra de Bir El Arch (Sétif), une zone à forte concentration de bovin d'engraissement avec plus de 20 000 têtes, selon M. Boughanem. Ce foyer a été déclaré suite à une introduction frauduleuse sur le territoire national de bovins de Tunisie qui ont contaminé le cheptel local. «Si on nous avait informé à temps, on aurait suspendu les déplacements des animaux et cette contamination n'aurait pas pu avoir lieu», a regretté ce vétérinaire. Donc, l'«information dans pareil cas est primordiale» dans la lutte contre cette maladie virale très dangereuse pour les ruminants et peut occasionner des pertes importantes sur le cheptel. Les services vétérinaires comptent aussi sur la collaboration des services de sécurité qui veillent à l'application de l'interdiction de déplacement des animaux. Près de 10 000 vétérinaires (entre praticiens privés et fonctionnaires) sont mobilisés à faire des prospections dans les élevages pour prendre les mesures nécessaire, c'est-à-dire, l'abattage immédiat des animaux affectés, la désinfection et la vaccination autour des foyers. Pour endiguer la progression de la maladie, les éleveurs doivent s'abstenir à l'achat d'animaux, de laisser leurs animaux sur place, de procéder à des opérations de cholage pour la désinfection, de signaler les cas suspects de la fièvre aphteuse. Les services vétérinaires exhortent également les régions de l'ouest du pays, indemnes pour le moment de cette maladie, de ne pas s'approvisionner d'animaux des régions centre et est du pays. Cette maladie est extrêmement contagieuse et se caractérise par l'apparition d'aphtes et d'érosions sur les muqueuses buccales, nasales ainsi que sur les onglons. L'Algérie n'a pas connu cette maladie depuis 1999 grâce à des campagnes de vaccination régulières.