Le public a brillé de mille feux lors de la soirée d'ouverture du Festival international de Timgad et failli ravir la vedette aux artistes. En famille ou entre copains, les milliers de Batnéens, venus remplir les gradins de l'amphithéâtre romain, ont été chaleureux, réceptifs et généreux, assumant leur part de contrat même quand le reste est mitigé. De quoi donner un bon coup de pouce à cette 28e édition qui démarre sur les chapeaux de roues en dépit des sempiternelles histoires de difficultés financières qui ont failli (une fois n'est pas coutume) empêché la tenue du festival, n'était l'intervention in extremis du ministère de la Culture qui a pris en charge les besoins de l'évènement avec l'aide de la wilaya. L'orchestre philharmonique de Batna a eu l'honneur d'inaugurer ce festival en se produisant pour la première fois sur une véritable scène. L'orchestre composé de jeunes prodiges de l'école de musique de Batna et dirigé par Meliani Hanafi méritait cette chance pour livrer l'étendue de leur art académique. Le chanteur chaoui Hacène Dadi a pris le relais, évoluant en terrain conquis pour chauffer les gradins (même si les plats servis comme ceux d'ailleurs de l'ensemble des artistes du plateau sont réchauffés) et donner le ton à une soirée qui allait être placée sous le signe de l'ambiance festive. Un gaou à Batna Karima (As'sa Nezha) maintiendra la température au chaud et ainsi vont s'égrener les heures. Chaba Yamina, la troupe traditionnelle des Rahhaba et le ballet de danse appartenant à l'ONCI vont se suivre. Et c'est Hakim Salhi qui va surprendre et gagner son pari en faisant montre de prouesses vocales remarquables face à un public agréablement surpris qui va demander un rappel. Mohamed Lamine assumera sa réputation, mais c'est cheba Kheira qui va clore en apothéose cette première soirée endiablée grâce à sa voix roque et son charisme exceptionnels. Kheira Roubla, invitée pour la première fois à Timgad, a fait un tabac en reprenant un raï des malahi qui s'est emparé des esprits sur les gradins. Jeudi, c'était au tour de la star libanaise Najwa Karam d'aller à la rencontre de ses fans, recrutés surtout dans la gent féminine. Najwa, déprimée par les évènements qui frappent son pays, n'a pas pu assumer la conférence de presse prévue avant le spectacle, mais a chanté au rythme des debka du pays du Cèdre, en se donnant entièrement, provoquant une parfaite symbiose avec son public qui reprend par cœur les refrains de Maghrouma, Aachga et Saherni.