Pour pallier cette éventualité et éviter tout faux pas à la prochaine rentrée scolaire, la nouvelle ministre de l'Education nationale a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Le secteur de l'éducation nationale enregistre, ces dernières années, des perturbations dès l'entame de l'année scolaire. Une situation qui n'est pas pour améliorer le cursus de l'élève ni son niveau, qui connaît une régression vertigineuse. La paralysie des écoles irrite aussi les parents d'élèves qui restent impuissants devant le chamboulement du programme scolaire de leurs enfants. Pour pallier à cette éventualité et éviter tout faux pas à la prochaine rentrée scolaire, la nouvelle ministre de l'Education nationale a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Nouria Benghebrit promet de réunir toutes les conditions nécessaires pour éviter l'anarchie dans nos écoles. Pour atteindre cet objectif, la ministre a opté pour des rencontres bilatérales avec les syndicats du secteur. En ouvrant ses portes au partenaire social, Mme Benghebrit implique celui-ci dans les prises de décision et la gestion du secteur. La première réunion a eu lieu, hier, avec le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) présidé par Méziane Meriane. «La ministre recevra tous les syndicats du secteur ; elle commencera par ceux ayant un procès-verbal cosigné avec la Fonction publique. En février dernier, M. Ghazi, ancien membre du gouvernement, nous avait invités à mettre fin à notre grève en contrepartie de la prise en charge de nos préoccupations. Un PV a été signé dans ce sens», note M. Meriane, regrettant qu'aujourd'hui, la plupart des revendications des enseignants affiliés au Snapest n'ont pas été prises en charge. Au cours de la réunion, le président du syndicat a mis sur le tapis l'ensemble des préoccupations des enseignants. Entre autres, le problème crucial de la classification du professeur de l'enseignement secondaire : le syndicat maintient la classification dans la catégorie 14. Autre problème en suspens, celui relatif aux professeurs des lycées techniques. «Les lycées techniques sont en voie d'extinction selon les pouvoirs publics. Les enseignants de ce corps ont été orientés vers d'autres filières, mais le problème qui se pose est la non-prise en charge de leur ancienneté. Ce n'est pas normal. Non seulement ces enseignants sont déstabilisés, mais privés de plusieurs années de travail. Il faut réparer cette bévue», dénonce M. Mériane. Ce dernier a également exposé à la ministre la problématique des primes et indemnités pour les enseignants du Sud. Faut-il rappeler que le chef de l'Exécutif, Abdelmalek Sellal, a exprimé un niet catégorique quant à l'octroi de cette prime, arguant que cela risquerait de nuire à l'équilibre budgétaire. Les propos du Premier ministre n'ont pas été du goût des syndicats, qui ne comprennent pas l'attitude du pouvoir qui émet des réserves lorsqu'il s'agit des petites bourses et débloque de l'argent pour certaines catégories qui sont pourtant bien rémunérées. Les dossiers de la médecine du travail, des œuvres sociales et des concours des enseignants ont été également évoqués par les deux parties. Les préoccupations soulevées par le président du Snapest ne sont pas propres aux enseignants de ce syndicat, mais à l'ensemble du secteur. La ministre, selon M. Meriane, était à l'écoute et a promis d'étudier toutes les questions posées avant de donner les conclusions de son travail entre le 25 et le 30 août. «La meilleure façon d'avoir une année simple, c'est de résoudre les problèmes posés. Nous avons proposé l'élaboration d'un calendrier précis d'application de toutes les promesses faites par la ministre, c'est-à-dire de toutes les questions résolues», souligne M. Mériane. Par ailleurs, le département de Mme Benghebrit organisera une formation pour les futurs enseignants du 15 au 28 août, axée sur la gestion de la classe, la psychologie de l'enfant et la psychopédagogie, la législation scolaire et la didactique de la discipline.