Les premiers à souffrir de la grève, ce sont les lycéens Les syndicats n'ont laissé aucune ombre de doute et ont rapidement réagi en condamnant les propos de Mme Benghebrit. La nouvelle ministre de l'Education, Mme Nouria Benghebrit, a réussi à faire une entrée fracassante. Sa fameuse déclaration lors de sa première sortie médiatique adressée aux syndicats «ne rajoutez pas de l'huile sur le feu» semble prendre des proportions inattendues. Les paroles de Mme Benghebrit ne sont pas passées inaperçues, et les syndicats froissés ont tenu à répondre à ces «accusations». Ainsi, le porte-parole du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), M.Meziane Meriane, contacté par nos soins hier, nous a précisé «nous, on n'a jamais rajouté de l'huile sur le feu, comme on dit», ajoutant «on n'a jamais fait grève juste pour faire grève». Néanmoins il considère que la déclaration de la ministre «n'a pas été dite de façon méchante». M.Meriane a indiqué que son syndicat «n'a jamais eu envie d'aggraver la situation». Cependant, M.Meriane est catégorique. Il nous a fait savoir que les grèves cesseront une fois que tous les problèmes les opposant au ministère de l'Education seront définitivement réglés. A ce propos, M.Meriane a déclaré «s'ils veulent en finir avec les grèves, ils n'ont qu'à prendre en charge nos préoccupations». Le porte-parole du Snapest considère que les syndicats ont toujours été constructifs, et ont par la même toujours apporté une plus-value, que ce soit du côté pédagogique ou du côté des revendications socioprofessionnelles. Pour témoigner de l'apport positif des syndicats, M.Meriane a cité dans le côté pédagogique, plusieurs propositions formulées par les syndicats et qui ont été mises en place et d'autres qui sont en chantier. «Donc là, c'est une preuve que même nos critiques sont objectives et non pas destructives» dira-t-il. Pour M.Meriane, entre la grève et la prise en charge des revendications, il y a une équation logique. Il explique que «si aucune solution n'est proposée pour régler le problème, automatiquement une grève aura lieu». M.Meriane n'a pas manqué de nous faire part de son souhait que «toutes les revendications soient prises en charge». De son côté, le coordinateur du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), M.Nouar Larbi, rejette catégoriquement les accusations de Mme Benghebrit, en estimant que le droit à la grève est un droit légitime du moment où toutes les portes sont fermées devant eux. Il a mis l'accent dans ce sens sur l'impératif de reconnaître que l'action syndicale est reconnue par la Constitution. M.Larbi a souligné que «la grève est menée pour concrétiser les doléances des enseignants, et non pas une action menée comme ça sans qu'elle ait un sens». Face aux réalisations et promesses du ministère qui tardent à voir le jour, M.Larbi a déploré le fait que «les engagements du ministère de l'Education et ses concrétisations sur le terrain s'éternisent» ce qui selon lui «nous poussent à mener des grèves». M.Larbi va plus loin en dénonçant un certain manque de compétence de «certaines gens exerçant dans l'administration». Il nous a indiqué par la suite que «les prises d'engagements qui ne seront jamais honorés, sont la principale cause qui nous pousse vers la grève». Pour leur part, l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (l'Unpef) a préféré réagir par le biais d'un communiqué. Dans ce dernier, l'Unpef affirme ne pas être «amatrice de grèves» ajoutant «nous ne protestons pas pour le plaisir de le faire, mais par obligation». Le document indique que l'Unpef «dispose de procès-verbaux (PV) communs avec le ministère de l'Education ainsi que la direction générale de la Fonction publique, sous les auspices du Premier ministre». Le communiqué stipule également que «les procès-verbaux signés avec le ministère de l'Education et la direction générale de la Fonction publique doivent être concrétisés sur le terrain». En outre, l'Unpef exige que la nouvelle ministre intensifie ses efforts pour répondre à leurs revendications afin qu'ils puissent cesser leur mouvements de protestations. «Nous avons besoin de décisions courageuses pour améliorer le système éducatif d'une façon objective afin de corriger toutes les lacunes. Nous encourageons la volonté de la ministre de l'Education de supprimer le seuil des programmes à compter de l'année prochaine ainsi que l'ouverture du dialogue avec les différents partenaires sociaux» souligne le communiqué.