Les syndicats autonomes du secteur de l'éducation, reçus jeudi par Mme Nouria Benghebrit, la ministre fraîchement installée, saluent cette «prise de contact» et mettent beaucoup d'espoir dans le devenir des doléances exprimées et qui datent de plusieurs années. C'est une ministre «qui a l'air de maîtriser son sujet», commente Meriane Meziane, coordonnateur national du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) qui a été reçu, comme les représentants d'autres formations, séparément. La rencontre n'a pas été axée sur les revendications socioprofessionnelles des enseignants, mais principalement sur les dysfonctionnements pédagogiques qui sont à l'origine des perturbations de l'année scolaire, comme c'est le cas depuis quelques années. La suppression du seuil des révisions pour les candidats au baccalauréat et l'instauration d'une deuxième session ont été au centre de la discussion. «Nous avons soumis nos propositions concernant les conditions préalables à la réforme de ces deux aspects, à même de mettre un terme à l'absentéisme et au manque de discipline au niveau des établissements scolaires par la réhabilitation de la fiche de synthèse», explique M. Meriane dont le syndicat a interpellé Mme Benghebrit sur la «nécessité d'investir dans la formation des enseignants, les écoles normales ne fournissant que 10% des recrues qui prennent ainsi leurs fonctions sans connaissances sociopédagogiques». Ces dossiers, auxquels a fait référence le Snapest, ont été appuyés par les autres syndicats conviés. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) accorde beaucoup d'espoir à l'engagement de la première responsable du secteur pour «mettre fin aux solutions de facilité engagées pour acheter une paix sociale, quitte à mettre l'école en danger». Pour Nouar Larbi, représentant cette formation, «Mme Benghebrit s'est engagée a suivre une approche de concertation» et le «dernier mot revient aux pédagogues». Les travailleurs des corps communs ont également été écoutés. Se présentant comme la catégorie la plus lésée par le statut régissant la profession, le syndicat représentant les corps communs et les travailleurs professionnels a relevé les inégalités de ce texte. «La ministre s'est engagée à remettre les pendules à l'heure concernant le travail dépassant les 40 heures/semaine et remédier au système de réquisition qui se faisait de manière anarchique. Nous avons arraché également une promesse d'étudier notre régime indemnitaire qui pénalise plus de 130 000 fonctionnaires touchant des salaires de misère et 70 000 contractuels», explique M. Behari, président de ce syndicat. Les syndicats se sont engagés à observer une trêve.