Les véhicules volés dans l'Algérois étaient transférés à Sétif par les trafiquants pour y être maquillés puis vendus en toute quiétude, à des prix beaucoup moins élevés par rapport à ceux pratiqués sur le marché. Les gendarmes de la compagnie de Chéraga ont réussi, il y a quelques jours, à démanteler un vaste réseau spécialisé dans le trafic des véhicules dans l'Algérois, où huit individus impliqués, dont cinq repris de justice, ont été interpellés à Alger, Sétif et Médéa. Selon un communiqué de la cellule de communication du commandement de la Gendarmerie nationale, les présumés trafiquants, natifs d'Alger et Médéa, ont pu voler, en un laps de temps assez court, cinq véhicules dans l'Algérois. Ils agissaient sur l'axe Alger-Médéa et à Sétif. Les véhicules volés dans l'Algérois étaient transférés, par les trafiquants, à Sétif pour être maquillés et vendus en toute quiétude, et ce à des sommes beaucoup moins élevées par rapport aux prix réels sur le marché. C'est suite à des renseignements parvenus à la brigade territoriale de Chéraga, faisant état de la présence d'un suspect aux alentours de la zone industrielle de Chéraga en possession de faux documents d'un véhicule afin de le vendre à bas prix que l'enquête a démarré. Les gendarmes ont lancé des investigations dans le but de localiser le trafiquant et arriver à démanteler le réseau. Ce qui devait arriver, arriva. Au bout de quelques jours d'investigations, les gendarmes, en civil ont surveillé le membre du réseau, le dénommé B. M. qui était, en fait, le cerveau de la bande. Ce dernier, un repris de justice, a déjà écopé d'une peine de prison pour les mêmes motifs. Chaque mouvement que B. M. faisait à bord de sa Peugeot 206 était contrôlé à son insu par les gendarmes enquêteurs, car ne sachant pas qu'il était sous l'œil vigilant des éléments de la gendarmerie de Chéraga. Le 7 août dernier, les gendarmes avaient décidé de passer à l'action en procédant à l'arrestation du présumé chef de réseau qui était en compagnie d'un autre membre, K. A. Les deux présumés ont été interpellés dans la zone industrielle de Chéraga à bord du véhicule déjà signalé précédemment. La fouille de la voiture volée par le réseau a permis aux gendarmes de découvrir un «arsenal» de faux documents administratifs et officiels utilisés par les présumés trafiquants dans chaque transaction de vente de voitures. Des cartes grises, des extraits d'assurance, des fiches de contrôle technique et des permis de conduire, tous des documents faux, ont été saisis par les gendarmes lors de cette première opération. Au siège de la brigade territoriale de Chéraga, les gendarmes enquêteurs ont interrogé les deux malfrats. Ces derniers ont avoué qu'ils procédaient aux vols des voitures dans l'Algérois et les transféraient vers les deux wilayas, Sétif et Médéa, où ils procédaient au trafic des documents avant de les vendre. Mieux, les faux documents saisis lors de cette opération ont été envoyés aux enquêteurs de l'Institut national de criminologie et de criminalistique (INCC) de Bouchaoui pour être contrôlés. Au bout de quelques jours seulement, les gendarmes experts de l'INCC ont informé leurs collègues de Chéraga que ces documents sont faux, tandis que les noms des propriétaires et les numéros de châssis et d'immatriculation sont ceux de véhicules volés et recherchés par la gendarmerie d'Alger. Cela dit, les trafiquants ont volé des voitures et procédé à la falsification de leurs documents. Pour élargir leurs investigations et surtout arriver à interpeller d'autres membres du réseau qui activent dans d'autres wilayas, les gendarmes de Chéraga se sont déplacés à Sétif, suite à une autorisation d'extension d'expertise délivrée par le procureur de la République de Chéraga. A Sétif, les enquêteurs ont procédé à des perquisitions de domiciles et opéré une rafle dans les milieux des trafiquants de véhicules. Six présumés trafiquants – K. A., A. F., M. I., S. H., L. A. et K. M. – ont été arrêtés car les gendarmes détenaient des preuves flagrantes de leur implication dans le réseau algérois. Lors de cette opération, les gendarmes ont récupéré quatre voitures volées à Alger et envoyées à Sétif. Il s'agit d'une Renault4, une Toyota StarLight, une Dacia Logan et une Fiat Uno, volées dans les quartiers d'Alger et acheminées vers Sétif, où un atelier a été aménagé par le réseau des trafiquants pour les repeindre et procéder à la falsification de leurs documents. Les véhicules ont été vendus à Médéa et Sétif. Les mis en cause ont été présentés jeudi devant le tribunal de Chéraga où le procureur de la République a ordonné leur placement sous mandat de dépôt en attendant leur procès. Les véhicules ont été restitués à leurs propriétaires, conclut le communiqué de la Gendarmerie nationale.