Depuis le début de la saison estivale, les communes de l'ouest d'Alger connaissent d'importantes perturbations dans l'alimentation en eau potable. Depuis plus de deux mois déjà, plusieurs communes déplorent une grave perturbation dans l'alimentation en eau potable. Même si l'absence de cette denrée vitale se fait lourdement sentir dans toute cette région, des citoyens des communes de Rahmania et Souidania qui sont les plus lésés. Dans la première commune, la situation est catastrophique. Depuis plusieurs semaines, les robinets sont à sec dans différents quartiers, à l'instar de la cité Mahieddine Mustapha. Les habitants n'ont pas d'eau depuis près d'un mois. «Nous avons l'impression de revenir des années en arrière, s'indigne un résidant. Où sont les promesses de l'alimentation H24 de Seaal ?». La seule solution trouvée pour pallier cette carence est de renouer avec les bidons et les jerricans pour faire ses réserves. Saison de chaleur oblige, ces dernières s'épuisent au grand maximum en une journée et demie. Ceux qui peuvent se permettre font appel à des camions-citernes, au moment où d'autres moins fortunés comptent sur l'aide de leurs voisins véhiculés ou vont à pied jusqu'à la première source d'eau pour s'y alimenter. «A Rahmania, nous avons beaucoup de sources d'eau naturelle qui ne sont pas exploitées. L'eau est en déperdition, au moment où nous nous souffrons de sécheresse. Qu'attendent les autorités pour agir ? » s'interroge Mohamed, quinquagénaire rencontré au centre-ville de la commune. Selon ses propos, le centre-ville est alimenté une journée sur deux et l'eau ne coule qu'une seule et unique heure. «Avec un faible débit, elle n'arrive que très tard dans la nuit et nous sommes obligés de veiller jusqu'à une heure du matin pour remplir les réserves. A 6h du matin, les robinets sont déjà à sec», ajoute-t-il. Pire encore, le dispensaire de la ville n'est pas épargné par ce déficit. Cela fait deux jours qu'il est sans eau. Kermani Abdelkader, P/APC de Rahmania, déclare que ce problème se répète à chaque saison estivale. La principale raison est la quantité insuffisante d'eau affectée à la commune. «Même les châteaux d'eau disponibles ne peuvent pas répondre aux besoins grandissants des habitants, déclare-t-il. Nous avons envoyé plusieurs écrits à la wilaya, à la direction de l'hydraulique et à la Seaal, mais nous n'avons eu aucun écho. Notre désir est d'augmenter au fur et à mesure cette quantité d'eau de 1000 m3 actuels à 2000 m3 afin de pouvoir satisfaire la demande importante en eau durant cette saison.» Ce qui affecte encore plus l'alimentation en eau potable de cette commune, c'est le «piquage illicite» d'eau depuis la conduite principale opéré par des citoyens résidant dans les environs de Douéra et Birtouta. Contacté, Jean Marc Jahn, directeur général de la Seaal, explique qu'il n' y a pas réellement de crise. «Nous avons eu une grosse perturbation au début du mois de juillet, dont la cause étaient des travaux de renforcement du réseau au niveau de cette zone de la capitale. Jusqu'à ce jour, nous n'avons pas eu de grosse pénurie, à part quelques petites coupures causées par des pannes. En général, elles sont vite réparées. Il est vrai que durant ces mois de grande chaleur le tirage de l'eau a nettement augmenté et cela affecte l'alimentation en eau potable dans les point hauts de la capitale comme les communes de Rahmania et Souidania», explique le DG de la Seaal avant de conclure : «En plus du centre-ville, la périphérie de Rahmania enregistre une forte demande en eau potable. Pour être le plus équitable possible, nous avons décidé d'alterner entre ces deux zones et de les alimenter un jour sur deux. Afin de remédier à la vétusté du réseau, deux projets sont lancés, dont le but est la rénovation puis le renforcement du réseau d'AEP. D'ici la fin de l'hiver, tous les travaux seront achevés et le spectre des perturbations complètement éloigné.» Le DG de la Seaal promet d'envoyer une équipe technique à Rahmania afin de connaître les causes de cette perturbation dans l'alimentation en eau.