Le nombre de cheptels touchés par l'épidémie de la fièvre aphteuse à Bouira n'a cessé d'augmenter. «465 têtes bovines ont été abattues depuis l'apparition de ce virus dans la wilaya», a déclaré, hier, Rachid Morsli, directeur des services agricoles, lors d'un point de presse tenu à la cellule de communication de la wilaya. Depuis l'annonce du dernier bilan, lundi 11 août, faisant état de 340 cas de fièvre aphteuse enregistrés à Bouira, plus de 120 nouveaux cas ont été signalés en moins de dix jours. L'épidémie s'est propagée dans 21 communes. Le risque n'est pas totalement écarté pour d'autres régions qui sont jusqu'à présent épargnées, d'autant plus que les instructions interdisant tout mouvement de cheptel bovin n'ont pas été respectées. Samedi dernier, un véhicule qui transportait des vaches a été intercepté par les services de sécurité à Bouira. 11 000 doses de vaccin sont arrivées jeudi dernier à Bouira. Le DSA affirme que 10 000 têtes bovines sont déjà vaccinées. Cependant, un problème pourrait se poser, il s'agit des régions qu'il faut cibler par la campagne de vaccination en priorité. Dimanche dernier, les éleveurs de la commune d'El Hachimia et ceux de Saharidj ont protesté. Ils ont demandé aux services concernés d'accélérer les procédures quant à la campagne de vaccination pour sauver leur cheptel. Les services agricoles de la wilaya tentent de rassurer les éleveurs qu'une autre quantité importante de vaccin va arriver à Bouira. «La priorité actuellement est de commencer la vaccination du cheptel non atteint par le virus pour pouvoir limiter sa propagation», a dit M. Morsli. Ainsi, concernant le cheptel bovin dans les montagnes, notamment dans la région de Tikjda, l'inspectrice vétérinaire de la DSA, Mme Kerkoud, a affirmé qu'il a été vacciné contre la fièvre aphteuse lors de la campagne de vaccination qui a débuté au mois de mars dernier. Cependant, un éleveur de la région dont le cheptel se trouve à Tikjda a déclaré que les vaccins qui ont été administrés au mois d'avril concernent le charbon et la rage. S'agissant toujours de la campagne de vaccination du mois de mars, un vétérinaire a déclaré que cette «campagne est nulle». «Après avoir effectué une première vaccination, il faut un rappel deux à trois semaines plus tard. Et ce protocole n'a pas été respecté», explique-t-il. La réponse des responsables de la DSA à ce sujet a été évasive, elle n'a pas apporté d'éléments concernant un éventuel protocole de rappel de vaccination. Pour l'indemnisation des éleveurs dont le cheptel a été touché par le virus, le DSA a déclaré que ses services sont en train de s'enquérir des prix sur le marché pour procéder aux remboursements. Le DSA tient également à préciser que le cheptel ovin n'est pas atteint par le virus de la fièvre aphteuse.