- Où en est le projet de régénérescence des forêts de Baïnem et Bouchaoui ? Tout d'abord, il faut savoir que la majorité des forêts à Alger sont d'un âge très avancé, notamment ces deux grandes forêts qui connaissent une grande affluence des citoyens. Pour celle de Baïnem, un programme de réhabilitation du peuplement a été mené vers le début des années 2000, afin de réparer les dégâts occasionnés lors de la décennie noire. Il a consisté à l'assainissement global de la forêt, au renforcement du peuplement ainsi qu'à plusieurs travaux sylvicoles. Contrairement à Baïnem, qui est aujourd'hui à un stade juvénile et un exemple concret de restitution d'un patrimoine forestier, celle de Bouchaoui est à un stade de vieillissement important, car elle connaît une forte pression de la part des visiteurs qui se concentrent le plus au centre de la forêt. Aussi, il est difficile de la gérer sur les plans récréatif et biologique. Nous avons lancé l'étude d'un projet de réaménagement dont le principal objectif est de créer d'autres espaces de détente et de loisirs au sein-même de Bouchaoui, avant de commencer la reconstitution et le rajeunissement du peuplement. Vu qu'on ne peut en aucun cas fermer cet espace de détente très apprécié par nos concitoyens, nous essayons de prendre tout notre temps pour l'étude du projet afin de réaliser un sans-faute. - … Et pour les autres forêts ? En collaboration avec la wilaya d'Alger, nous avons établi un programme de prise en charge de 25 bois et forêts de la capitale. Certains vont connaître des travaux de consolidation et d'autres vont carrément connaître des travaux d'aménagement afin de les transformer en un espace de loisirs. Pour le moment, 15 études sont prêtes pour l'exécution. Il ne reste que les procédures administratives de validation, ensuite le lancement. Ce qui est normal, car nous travaillons avec les autres administrations, telles que celles de l'hydraulique, des travaux publics et des APC. Dans le cadre du plan stratégique de la wilaya, nous visons à doubler le nombre de bois et forêts dans la capitale et passer du nombre de 25 à 50 bois et forêts récréatifs à l'aube de 2029. Notre but essentiel est celui de diminuer la pression sur les forêts de Baïnem, Bouchaoui et Ben Aknoun en créant de nouveaux espaces et rapprocher ainsi la forêt du citoyen. - Où en est le Plan vert initié par la wilaya d'Alger ? Ce projet d'augmentation du nombre de forêts récréatives entre justement dans le cadre de ce Plan vert. Il consiste à préserver la réserve écologique fondamentale déjà existante, puis lancer de multiples actions en matière de plantation sous toutes les formes possibles, comme l'aménagement des couloirs verts à travers les différents axes routiers, autoroutiers et ferroviaires dont, entre autres, le projet de plantation de palmiers qui, aujourd'hui, est à 80% d'avancement. Nous projetons aussi, dans le cadre de ce plan, la plantation d'arbres sur les lits des oueds afin de stabiliser les berges ainsi que dans les zones marécageuses. Il englobe aussi la plantation d'arbres tout le long de la côte, notamment à Réghaïa et Zéralda ainsi que les échangeurs. Pour ces derniers, l'opération en cours a commencé par un assainissement de plus de 50 échangeurs puis, l'application du schéma de plantation et d'aménagement. Le Plan vert prévoit également l'aménagement des espaces de proximité en arbres qui se fera en collaboration avec le mouvement associatif et administratif. Le but le plus important de ce plan vert est d'augmenter le taux d'occupation de la forêt en milieu urbain, car cela ne dépasse pas aujourd'hui les 6,25 à 12%. On aura ainsi atteint au moins la moitié de la norme internationale estimée à 25%. - Quelles sont les mesures prises pour récupérer les espaces forestiers occupés par les bidonvilles, entre autres ceux de Beni Merad et Oued Ouchayah ? La bidonvillisation d'Alger a touché malheureusement la majorité des espaces et pas seulement les forêts. Dans le cadre de la politique de relogement de l'Etat, ces citoyens vivant dans la précarité seront pris en charge. Parmi les 7 forêts bidonvillisées, nous avons 4 grands sites, à savoir Beni Merad à Bordj El Kiffan, Oued Ouchayah à Bachedjarrah, le Village céleste à Bouzaréah et une partie de la forêt de Raïs Hamidou. Les quelque 400 cas recensés seront relogés par ordre de priorité et l'opération est en bonne voie. Ces sites bénéficieront du même programme, après le relogement des 924 familles de Doudou Mokhtar à Hydra. - Qu'en est-il des abattages d'arbres, comme pour les 20 arbres à la cité Les Sources à Bir Mourad Raïs ? Lorsqu'il s'agit de l'utilité publique, nous sommes forcés de donner, mais à contrecœur, des avis favorables. Pour les 20 arbres de Bir Mourad Raïs, nous avons donné, en effet, notre approbation, mais à condition d'en replanter d'autres. D'ailleurs, sur la fiche technique figure la plantation de 200 arbres d'une espèce bien plus noble. Et si jamais cet engagement de plantation n'est pas respecté, une procédure judiciaire est automatiquement lancée. - Pour faire face aux feux de forêt, quel plan avez-vous préconisé ? Chaque année, nous avons un dispositif de lutte contre les feux de forêt, qui consiste à déployer des équipes sur site dans les forêts de Bouchaoui, Baïnem et Ben Aknoun afin d'agir à temps, en attendant l'arrivée des pompiers. 60 agents et 3 camions citernes sont mobilisés à cet effet. A noter, cette année, la présence d'intervention rapide de la Protection civile sur ces sites, afin de limiter la propagation du feu vers des superficies plus vastes.