La forêt de Baïnem peine à retrouver son lustre d'antan. Les visiteurs sont toujours peu nombreux au regard des potentialités que recèle cet espace vert de 600 hectares qui peine à se transformer en «forêt récréative», comme le souhaitent les pouvoirs publics. Dans une logique de priorité, la wilaya a choisi d'abord de prendre en charge la voirie qui présente des dégradations gênant la circulation automobile. La direction des forêts de la wilaya compte en effet réaménager 72 km de routes dans cinq forêts urbaines, dont 40 km à Baïnem et 12 km à Bouchaoui. Après le réaménagement et l'inauguration durant l'été 2009 du Jardin d'essais du Hamma, commune de Mohamed Belouizdad, au bout de plusieurs années de sa fermeture au public, les regards des pouvoirs publics sont actuellement tournés vers la forêt de Baïnem et la nécessité de sa mise en valeur aux yeux des Algérois. Si le Jardin d'essais représente ce parc urbain de loisirs de renommée internationale qui s'est vite réconcilié avec les visiteurs, la forêt de Baïnem continue d'être le poumon de la capitale mais déserté par la population. Vaste de près de 600 hectares boisés, la forêt se trouve sur le territoire de quatre communes, à savoir Bouzaréah, Aïn Bénian en amont, Beni Messous et Hammamet en aval. L'endroit offre une vue pittoresque sur toute la partie ouest de la baie d'Alger et un coin tranquille loin du brouhaha du centre-ville. Malgré les services qu'elle peut rendre à une population en manque d'espaces de loisirs et de récréation, la forêt fait toujours face à la méfiance du gros des visiteurs qui lui préfèrent de loin Bouchaoui, Ben Aknoun ou les Pins maritimes de Mohammadia. Le sentiment d'insécurité est encore de mise à cause de la terreur qui y a régné durant la décennie noire. Cet état des lieux n'a cependant pas empêché le gestionnaire des lieux, la direction des forêts et de la ceinture verte, de lancer des opérations de mise en valeur de cet espace vert afin d'en faire à terme une «forêt récréative». Pour ce faire, la direction vient en effet de lancer une première opération qui consiste à intervenir sur les différents cours d'eau traversant la forêt et débouchant sur le littoral des communes de Hammamet et Beni Messous. La seconde opération inscrite au programme est relative au réaménagement de la voirie intérieure. Le plan global élaboré dans ce sens par la direction consiste à remettre en état quelque 72 km de routes dans cinq forêts urbaines de la ville. Sur les 72 km retenus dans le projet, 40 km relèvent de la seule forêt de Baïnem et 12 km de Bouchaoui (commune de Chéraga). Le réseau routier de Baïnem est fréquemment sollicité durant la journée par les usagers se déplaçant entre les hauteurs de la capitale (Beni Messous, Bouzaréah et Dély Ibrahim) et le littoral ouest de la wilaya (Aïn Benian notamment). En somme, la forêt reste un raccourci qui permet d'alléger la pression sur les autres axes routiers des communes du centre-ville, à l'exemple de Bab El Oued. Seulement, la voirie présente des dégradations (crevasses) qui pénalisent les automobilistes de passage, d'où la nécessité de son réaménagement. Toutefois, d'autres opérations indispensables à la mise en valeur des lieux restent encore en suspens, comme la création d'une ligne de transport urbain pour faciliter le déplacement des visiteurs, la création d'espaces de détente (aires de jeux, pistes de course…) et le transfert des eaux traitées de la station d'épuration de Beni Messous afin d'irriguer les espaces boisés.