Un nouveau plan quinquennal d'un montant global de 21 000 milliards de dinars, soit l'équivalent de 262,5 milliards de dollars et de fortes dépenses d'équipement et de fonctionnement pour 2015, avec des hausses, respectivement de 43% et de 5,4% par rapport à l'exercice précédent. Ce sont là les principaux traits de la politique budgétaire ébauchée hier en Conseil des ministres, à l'issue de l'adoption du projet de loi de finances pour 2015. Ainsi, malgré le déclin avéré des exportations d'hydrocarbures qui représentent quelque 97% des recettes extérieures du pays, le gouvernement a décidé de maintenir sa logique dépensière, quitte à s'autoriser encore des déficits budgétaires abyssaux. Adopté hier par le Conseil des ministres, le projet de budget de l'Etat pour l'année prochaine, indique un communiqué officiel repris par l'APS, table sur des recettes budgétaires de 4684 milliards de dinars, en hausse de 11,6% par rapport à l'exercice précédent, contre des dépenses globales qui totaliseront 8784 milliards de dinars, sur la base d'un cours du pétrole fixé à 37 dollars, alors que les prévisions des marchés pour 2015 tournent plutôt autour de 100 dollars le baril. Dans le détail, le projet de loi de finances pour 2015 prévoit un budget de fonctionnement de l'ordre de 4969 milliards de dinars, englobant notamment l'ouverture de près de 48 000 postes budgétaires au profit de plusieurs secteurs. En hausse de 43% par rapport au budget précédent, les dépenses d'équipements prévues pour l'exercice prochain s'élèveront à 3908 milliards de dinars pour assurer notamment le financement d'un «programme en cours» de plus de 1600 milliards de dinars, et l'inscription d'un «programme neuf» de plus de 1100 milliards dinars, pour les secteurs de l'habitat, de la santé, de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de l'hydraulique, de l'énergie, et de la formation professionnelle. S'ajoute, à ces montants, une enveloppe de plus de 700 milliards de dinars destinée à couvrir l'action économique de l'Etat. Tout en maintenant ainsi le même train de dépenses publiques que les années précédentes, le projet de loi de finances pour 2015 table sur une croissance globale du PIB d'à peine 3% et sur un taux de croissance en hors hydrocarbures de seulement 4,2%, alors que le taux d'inflation projeté est de l'ordre de 3%. Hormis de fortes allocations de ressources publiques pour financer la croissance et les besoins sociaux, le projet de loi de finances pour 2015 charrie quelques nouvelles mesures législatives, dont notamment un dispositif de suppression de l'article 87 bis du code de travail relatif à la définition du SNMG, ainsi que d'autres dispositions censées servir à favoriser l'investissement productif, à promouvoir la production nationale et à simplifier les procédures fiscales.