Le chef-lieu de la commune d'Aghribs est en train de se développer sans planification et les équipements collectifs ne sont pas opérationnels. Agouni oucherki est le chef-lieu communale d'Aghribs depuis 1987. L'endroit était judicieusement choisi, il est presque à équidistance de tous les villages de la commune et c'est précisément en cet endroit que se rencontrent les RN 71 et 73. Situé sur des terrains domaniaux, une bonne planification aurait fait de cet endroit une ville moderne ou tout au moins pratique. Hélas! C'est dans une anarchie que ce chef-lieu communal est en train de prendre l'allure d'une ville. En l'espace de presque trois décennies, l'endroit s'est métamorphosé. Des centaines de logements, un lycée, une école primaire, un centre de santé, une maison de jeunes, une bibliothèque, un nouveau siège de l'APC, des dizaines de commerces, des locaux pour les jeunes, des centaines de logements en construction… Seulement, c'est dans une anarchie indescriptible que tout cela est agencé. Il n'y a aucune planification claire. Le projet « Aghribs ville nouvelle», datant des années 1980, a été abandonné. On y construit anarchiquement faute de gestion par des spécialistes dans le domaine. Une grande parties des infrastructures citées sont collées les unes aux autres dans des figures géométriques quelconques. Les 200 locaux pour jeunes, implantés à trois km sur la RN 71 et dont les infrastructures sont achevées, ne sont ni viabilisés (ni eau ni électricité) ni attribués. Ils sont en train de se dégrader. La maison de jeunes et la bibliothèque, achevées depuis très longtemps ne profitent pas aux jeunes. Pour cause, la maison de jeunes est occupées par l'ANP, sécurité oblige, et la bibliothèque est située dans l'enceinte de cette «caserne» qui n'a plus raison d'y être ; la situation sécuritaire s'étant améliorée. 24 logements APC/CNEP, achevés depuis plus de 20 ans, continuent à se dégrader sans qu'ils soient attribués à cause des lenteurs administratives. Ces logements attendent depuis des années leur transfert au profit de l'OPGI. Il y règne en ce moment un grand désordre au point qu'il se pose déjà le problème de stationnement et de circulation, accentué par le commerce informel qui s'y développe dans l'anarchie. Aucun aménagement pour ce mini centre urbain : poussière en été et boue en hiver. Des détritus en tout genre s'amoncellent ça et là. Le problème des ordures ménagères se pose avec acuité dans cette localité malgré les efforts déployés par l'APC. En effet, le ramassage des ordures se fait même dans les villages (une fois par semaine) mais ne disposant pas de C.E.T., l'APC enfouit elle-même les ordures dans la décharge située près du village Taourirt Ibane et qui est contestée justement par les citoyens de ce village. Des décharges sauvages prolifèrent de part et d'autres des deux routes nationales traversant la commune. Par ailleurs, cette commune qui dispose de beaucoup d'espace est confrontée à des litiges avec certains villages ou des particuliers sur les délimitations des terrains. Le manque de fermeté des autorités et l'absence de l'Etat ne font que reporter ces problèmes à plus tard. S'il n'est pas trop tard pour redresser la barre et en faire d'Agouni Oucherki une ville digne de ce nom, il est grand temps que les autorités réagissent et tentent d'être prévoyantes.