En l'espace de quatre jours, pas moins de quatre tentatives d'émigration clandestine ont été déjouées à Annaba, grâce à la vigilance des garde-côtes de la station maritime principale de la même wilaya. Le premier groupe, une dizaine, avait choisi, il y a tout juste une semaine (dimanche dernier), de lever l'ancre depuis la plage de Oued Bakrat (commune de Seraïdi) avant d'être intercepté et arrêté par les éléments du groupement de ce corps constitué. Le lendemain, dans la nuit, le même scénario s'était répété : 10 autres jeunes, âgés entre 20 et 35 ans dont un handicapé moteur, avaient décidé de mettre le cap sur l'île de la Sardaigne (Italie). Ils ont appareillé de la plage Rizzi Ameur (ex-Chapuis) à bord d'une embarcation artisanale de 7 m. Après une courte course-poursuite, le groupe d'aventuriers qui était déterminés à poursuivre, au péril de leur vie, l'expédition vers l'île de rêve, fut intercepté à 10 miles au nord-est de la plage Ras El Hamra puis reconduit au port de Annaba. Dans la nuit de mardi à mercredi, une autre embarcation à bord de laquelle avaient pris place quatorze jeunes, âgés entre 21 et 26 ans, avait été interceptée à 8 miles au nord du cap de Garde (Ras El Hamra). Ces jeunes, issus de la cité populaire Safsaf, s'étaient donné rendez-vous à la plage de Oued Bakrat, où ils ont embarqué. Vers 2h, jeudi, deux groupes, une trentaine de «brûleurs de frontières», comme on les désigne du côté nord de la Méditerranée, avaient tenté la même aventure à bord de deux embarcations de fortune. La première où se trouvaient 14 jeunes, la vingtaine à peine entamée, avait pris le départ de la plage de Rizzi Ameur et a été arraisonnée à plus d'une dizaine de miles de Ras El Hamra. La seconde où s'étaient entassés 16 harraga, âgés entre 20 et 24 ans, avait pris le large depuis Oued Bakrat. Les deux embarcations avaient été interceptées lors d'une patrouille des garde-côtes qui, faut-il le reconnaître, sont loin d'avoir chômé ces derniers temps : plus de 60 harraga pris dans leurs filets en une semaine. A l'ouest du pays, leurs collègues des forces navales ont, pour leur part, réussi à sauver d'une mort certaine 19 autres harraga, et ce, lors de deux interventions menées jeudi et vendredi derniers : 7 au large de Mostaganem, 5 autres sont portés disparus - les recherches les concernant se poursuivent toujours - et 12 au large du cap de Figalo à Beni Saf (wilaya de Aïn Temouchent). Le combat contre l'émigration clandestine continue.