Hier, mardi 2 septembre, les enseignants des trois paliers de l'Education devaient reprendre leur poste. «Ils sont juste passés ce matin pour signer le PV d'installation et sont repartis aussitôt.» Nous attendons du concret», espère une institutrice de l'école primaire Mohamed Mada, située à quelques mètres de la place du 1er Mai. «On attend pour voir comment se matérialiseront toutes les annonces de changement faites autour de cette reprise», déclare un enseignant au lycée El Idrissi, rencontré près de l'établissement. A J-4 de la rentrée des classes, les enseignants adoptent la position du «wait and see». Hier, les enseignants des trois paliers de l'Education devaient reprendre leur poste. «Ils sont juste passés ce matin pour signer le PV d'installation et sont repartis aussitôt», assure le gardien du lycée. «Je reconnais que cette année et jusqu'à présent, les choses se déroulent de façon idéale», atteste l'institutrice, en révélant que des directives leur ont été données pour effectuer un travail de proximité avec les élèves et leurs parents. «Chaque enseignant a reçu son programme de l'année. On lui a désigné les classes qu'il devra prendre en charge. Et la directrice nous a demandé, pour la réussite de l'année scolaire, d'être à la disposition des parents d'élèves pour les orienter dès maintenant», explique-t-elle. S'agissant des annonces de changement et des nouvelles orientations dont les grandes lignes devraient être révélées, dès aujourd'hui, par la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, les enseignants rencontrés attendent de voir concrètement de quoi il s'agit. «Pour l'heure, nous n'avons rien reçu de bien précis, seulement des orientations générales sur ce que la ministre appelle l'amélioration du système éducatif, à travers les médias. Certes, elle a dévoilé le calendrier des études, amorcé des changements dans le sens de l'allègement des programmes scolaires et des cartables des écoliers, insisté sur la formation des personnels du secteur, mais aucune mesure précise n'est mise sur la table», soutient l'enseignant de lycée qui se dit lassé par des rentrées scolaires mouvementées. «J'espère que cette année, la rentrée se déroulera dans le calme, il y va de l'avenir de nos enfants.» De son côté, l'institutrice de l'école Mohamed Mada insiste sur l'amélioration des conditions pédagogiques pour les élèves. «Que peut espérer un véritable enseignant, à part une bonne prise en charge des élèves dans des classes adaptées, non surchargées et des moyens adéquats. Pour le reste, on verra quelles seront les décisions qui seront prises aujourd'hui (mardi) après la réunion des directeurs de l'éducation avec la tutelle», soupire-t-elle.Hier, d'après les enseignants rencontrés, une réunion devait se tenir au ministère de l'Education nationale entre les directeurs de l'éducation et la tutelle afin de prendre connaissance des nouvelles orientations impulsées par Mme Benghebrit confrontée à sa première rentrée des classes. Pour l'année scolaire 2014-2015, les statistiques du ministère de l'Education nationale font état de plus de 8,6 millions d'élèves inscrits dans les trois paliers. Ils seront encadrés par 320 000 enseignants, soit un ratio d'un enseignant pour 27 élèves (rappelons que la norme universelle, selon l'Unesco, est de 30 élèves par classe et par enseignant). Malheureusement, et au-delà des chiffres, le secteur de l'éducation souffre de maux qui n'ont pas seulement trait aux aspects pédagogique ou matériel. La mauvaise gestion et les fléaux de la société, tels que la corruption et le népotisme, ont également atteint ce secteur capital. Ainsi, la ministre a déploré les conditions de déroulement du concours de recrutement de près de 24 000 nouveaux enseignants dans les trois paliers de l'enseignement.