La rentrée scolaire sera particulièrement difficile pour l'enseignement secondaire à Oran avec l'arrivée de deux vagues d'effectifs générées par la réforme du système éducatif initiée il y a près de 6 ans. La surcharge des classes de terminale sera inévitable notamment avec le retard pris dans la livraison d'une dizaine de lycées en cours de réalisation. Pour cette rentrée, seuls deux nouveaux établissements de l'enseignement secondaire (la wilaya en compte 70) seront ouverts, l'un à Tafraoui et l'autre à Sidi El Bachir. «Du moment que l'argent existe, les autorités n'ont aucune excuse pour justifier les retards de réalisation et si les promoteurs choisis ne sont pas à la hauteur, il suffirait de confier les travaux aux entreprises performantes pour répondre à l'urgence», indique Aous Mohamed, membre du bureau national du Snapest. A ce point noir, le syndicaliste d'Oran ajoute le déficit flagrant en encadrement administratif aussi bien pour les proviseurs, les censeurs et les surveillants généraux que pour les adjoints de l'éducation et les agents, ce qui aura pour conséquence de perturber le bon déroulement du cursus scolaire, y compris à la rentrée. «Le fait n'est pas inédit et est dû en partie à l'occupation illégale des logements attribués pour nécessité de service (logements d'astreinte)», explique le même syndicaliste qui croit savoir que le ministère vient de prendre en main cette affaire épineuse. En attendant, les établissements devront fonctionner au système D, un bricolage qui dure. Le déficit concerne également l'encadrement pédagogique. L'an dernier on a recensé entre 400 à 500 postes à pourvoir notamment pour palier aux départs en retraite mais aussi à la surcharge des emplois du temps (heures supplémentaires, etc.). Un autre recensement est prévu cette année, ce qui permettra de mieux exprimer les besoins futurs. Le secteur de l'éducation a enregistré plus de 2000 départs à la retraite tous cycles et corps confondus. Cependant, tous ces dysfonctionnements cités ici ne sont pas vécus de la même manière partout car toutes les zones ne sont pas logées à la même enseigne. A titre d'exemple, si certains lycées du centre-ville afficheront des effectifs acceptables, ce ne sera pas le cas pour d'autres localités et c'est pour cela que les syndicalistes récusent la moyenne de 32 élèves par classe brandie par les autorités pour tenter de placer Oran dans les meilleures conditions possibles. «Les écarts sont trop grands pour que cette moyenne soit efficiente», explique-t-on à ce sujet et, pour illustrer les propos, on évoque le cas du Lycée El Yadjouri (à l'est d'Oran) où on enregistre 54 élèves par classe. Cet établissement est emblématique car il abrite également une école entière ainsi que 7 classes tournantes, s'étonne-t-on. La rentrée sera par contre plus confortable pour le palier de l'enseignement moyen qui a, lui aussi, vécu des tensions, au passage de la vague générée par la réforme et les programmes d'urgence initiés à l'occasion se sont avérés profitables. La wilaya d'Oran compte aujourd'hui environ 200 CEM contre près de 580 écoles primaires. Pour ce dernier cas, la surcharge des classes est également de mise, mais pas pour les mêmes raisons. «Nous ne retenons pas les leçons du passé et c'est pour cela que les zones situées à la périphérie du centre historique d'Oran vivront les mêmes problèmes», indique Madjid Hamane, représentant à Oran le tout nouveau syndicat de l'enseignement primaire (Snapep). La logique voudrait qu'avant même de lancer les études pour les nouveaux ensembles d'habitations, il faudrait prévoir les écoles qui iront avec mais, se désole-t-il, «le concept de ‘‘coordination'' ne semble pas figurer dans le dictionnaire des autorités qui, normalement, pourrait même anticiper les déplacements des populations pour ne citer que les cas de relogement relativement massifs».