La ministre de l'Education nationale a procédé, hier, à l'ouverture officielle de l'année scolaire 2014-2015 à partir de Ghardaïa. Nouria Benghebrit, à travers cet événement institutionnel, a initié plusieurs primeurs. Ghardaïa De notre envoyé spécial Cest la première fois dans l'histoire de l'Algérie qu'une telle ouverture se fait à partir de la wilaya de Ghardaïa. Ce choix est motivé, selon la ministre de l'Eduction nationale, par «les bons résultats enregistrés lors du dernier examen de baccalauréat» et ensuite par une lettre qu'un inspecteur local de l'éducation lui a adressée pour signifier que le secteur dans cette région du pays souffre terriblement de marginalisation et de manque de formation pour le personnel de l'éducation. L'autre nouveauté, cette année, concerne l'invitation et la présence de la majorité des partenaires sociaux du secteur. «Pratiquement tous les syndicats sont présents. Il manque seulement le CLA qui a refusé de participer à l'événement et le Satef, dont j'ignore les raisons de l'absence», a déclaré Ider Mohamed, conseiller de la ministre, chargé des partenaires sociaux. Serait-ce donc une lune de miel qui s'annonce entre les belligérants du secteur ? Pas du tout, rétorque une partie des syndicalistes. «On ne peut pas se permettre de bouder une cérémonie aussi importante qui prône la paix et l'unité nationale dans une wilaya sensible comme Ghardaïa. Mais cela ne nous empêchera pas, si le ministère ne répond pas à nos revendications syndicales, de reprendre la contestation», déclare Nouar Larbi du Cnapest. Lors de l'ouverture officielle au lycée Abi Abdellah d'El Attef, à quelque 6 km du centre du chef-lieu de la wilaya, la ministre a insisté sur les notions de citoyenneté et d'unité nationale après un cours dispensé par deux enseignants de l'établissement. Dans son discours, Mme Benghebrit a dressé les lignes générales de sa stratégie pour le quinquennat à venir 2014- 2019. Dans ces grandes directives, on peut citer l'élimination des disparités à l'intérieur et entre les wilayas, la révision des programmes scolaires, l'évaluation des cycles post-obligatoires et donner plus d'importance à l'éducation civique. Sur le volet de la gouvernance, la ministre prône la modernisation du secteur par l'utilisation des nouveaux moyens technologiques et l'implication de tous les acteurs pour améliorer l'éducation nationale. Insistant sur l'importance du cycle primaire, la ministre de l'Education nationale insiste sur la centralisation des efforts pour développer les cinq compétences essentielles, à savoir : lire, écrire, compter, l'ouverture sur les langues étrangères et les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Après quelques visites à Metlili et El Attef, la délégation ministérielle est retournée vers Alger. Tout va donc bien dans le meilleur des mondes à Ghardaïa. Sauf qu'au cours de la visite, la délégation n'a fait qu'un léger passage au chef-lieu de la wilaya, évitant ainsi les points considérés comme chauds de la localité. Or, ailleurs, la rentrée des classes n'était pas aussi sereine que dans les établissements visités. Plusieurs sources ont indiqué que des parents d'élèves avaient bloqué l'accès au niveau de 18 établissement scolaires, empêchant le personnel et les élèves d'y accéder. La raison, selon ces sources, serait que les parents refusent catégoriquement que leurs enfants ibadites soient encadrés par des enseignants malékites. Tensions D'autres invoquent des raisons sécuritaires en pointant un doigt accusateur sur le défaut de sécurisation des établissements mixtes — comptant aussi bien des élèves ibadites que malékites — situés dans certaines localités comme El Ghaba, El Qorti et Karkoura. De son côté, El Djilani Azeddine, directeur de l'éducation de la wilaya de Ghardaïa, reconnaît que certains établissements scolaires qui ne dépasseraient pas la douzaine, tous cycles confondus, ont été bloqués. Ainsi donc, la visite symbolique de la ministre pour l'ouverture officielle de l'année scolaire à partir de Ghardaïa a été assombrie par ces événement qui prouvent si besoin est qu'il ne s'agit pas de faire seulement dans la symbolique. Des problèmes sérieux guettent le secteur et plutôt que de les contourner, il vaudrait peut-être mieux les affronter pour espérer un jour les résoudre. La deuxième session de l'examen de fin du cycle primaire (ex-sixième) a été supprimée, a annoncé la ministre de l'Education nationale. «Il n'y aura pas de 2e session de l'examen de fin du cycle primaire cette année», a indiqué la ministre, précisant que cette décision «est le fruit d'un commun accord et de concertation entre les différents intervenants du secteur de l'éducation». Mme Benghebrit a souligné que cette suppression «était envisageable du fait qu'elle constituait une opération trop lourde pour des résultats extrêmement faibles». Le calendrier des dates des examens de fin d'année (5e, BEM, bac) a été fixé entre les 3 et 18 juin 2015. «Dans le cadre de la réorganisation et la refonte du processus de la réforme du système éducatif algérien, il a été décidé de fixer la date des examens de fin d'année entre les 3 et le 18 juin 2015.» Les épreuves du baccalauréat sont prévues du 14 au 18 juin prochain, alors que celles du brevet de l'enseignement moyen (BEM) se dérouleront du 8 au 10 du même mois. L'examen de la fin du cycle primaire se tiendra le 3 juin 2015.