«L'ayatollah : Enquête sur la ministre de la Rééducation nationale», pour Valeurs actuelles, «La provocation Belkacem. Une Marocaine musulmane à l'Education» pour Minute. La droite extrême et l'extrême droite ne se retiennent plus contre la nouvelle ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem. Une certaine France refuse l'image que lui renvoie le miroir. Paris De notre correspondant Racisme et islamophobie en couverture. Unes agressives de journaux de droite et d'extrême droite, rumeurs sur son identité et tweets sexistes, critiques des anti-mariage gay, rien n'est épargné à Najat Vallaud-Belkacem. A Minute, l'ex-ministre des Droits des femmes a répondu par une citation de l'humoriste Pierre Desproges : «C'est beaucoup plus économique de lire Minute que d'acheter Sartre, car pour le prix d'un journal, vous avez à la fois la nausée et les mains sales.» Najat Vallaud-Belkacem est la cible à abattre pour une droite décomplexée pour ne pas dire raciste. Elle représente leurs pires cauchemars : socialiste, fille d'immigrés, de confession sinon de culture musulmane, féministe, jeune et brillante. «Tout ça révèle le rapport compliqué que certains entretiennent avec la féminité, la jeunesse ou avec l'idée même que ce pays soit composé de Français d'origines diverses. Pour eux, chacune de ces trois qualités est suspecte en soi, alors les trois en même temps, ça fait sans doute beaucoup», dit-elle. Dans Libération, l'historien Christian Delporte est catégorique : «A l'extrême droite et dans une partie de la droite, le musulman a remplacé le juif d'hier.» Le PS a demandé une sanction juridique contre cette «incitation à la haine», tandis que la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) s'est dite «horrifiée» par cette couverture qui sous-entend qu'«il faudrait, pour accéder aux responsabilités, être homme, blanc et chrétien». Première femme nommée rue de Grenelle, Mme Vallaud-Belkacem n'a pas échappé non plus aux réflexions sexistes. «Quels atouts Najat Vallaud-Belkacem a utilisés pour convaincre Hollande de la nommer à la tête d'un grand ministère ?» a lancé le conseiller municipal UMP de Neuilly-sur-Seine, Franck Keller, accompagnant son tweet d'une photo de la ministre en robe courte. Il a depuis retiré son message. Il y a moins d'un an, les mêmes hebdomadaires ciblaient Christiane Taubira, ministre de la Justice. Le journal d'extrême droite Minute, qui sera jugé fin septembre pour avoir comparé la ministre de la Justice Christiane Taubira à un singe.