Les autorités resserrent l'étau sur les extrémistes religieux. Elles disposent de toutes les données sur toutes les personnes ayant choisi des doctrines extrémistes, comme le chiisme. C'est ce qu'a affirmé le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, lors de son intervention, hier matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Sans donner plus de détails sur cette question, le ministre estime que l'Algérie est «immunisée de la contagion d'utiliser et d'instrumentaliser la religion à des fins politiques». Le contrôle de ces «sectes» se fait, dit-il, même à l'université qui constitue, pour elles, un lieu idéal afin de s'infiltrer en Algérie. «Il y a une étroite collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour contrecarrer ces sectes (...). Il y a aussi l'infiltration chrétienne-sioniste qui essaye de prendre place en Algérie», précise-t-il. Et de souligner : «Ce sont des courants qui ont profité des perturbations intervenues dans le monde arabo-musulman via ce qui est appelé le Printemps arabe pour conforter leur place en Algérie et tenter de déstabiliser le pays.» Mais, selon lui, l'Algérie a pu, par le cautionnement des imams et des mosquées, défendre son référent religieux national, en précisant que le rite malékite, pratiqué en Algérie, demeure un référent «ouvert et modéré» qui accepte l'ibadisme, le hanafisme et même le hanbalisme. Il annonce, dans ce sens, que les imams ont été «interpellés pour que les mosquées soient des centres d'écoute pour les jeunes, lesquels sont exposés à l'enrôlement à leurs abords». Cet enrôlement par des mouvances armées et extrémistes internationales, enchaîne-t-il, n'engagent pas beaucoup d'Algériens qui sont de plus en plus conscients, suite à ce qui a été vécu par le pays dans les années 1990. «Nous sommes très vigilants et nous défendons la sécurité intellectuelle via les mosquées. Nous conjuguons nos efforts avec les institutions de l'Etat, ce qui a fait de l'Algérie une île immunisée contre les tentations de destruction et de déstabilisation», soutient-il. Revenant sur la création des associations à caractère religieux, Mohamed Aïssa a confirmé l'information donnée, jeudi dernier par El Watan, concernant l'élaboration d'un décret présidentiel pour revoir les procédures relatives à cette question. «Il s'agit d'un décret présidentiel qui va réorganiser la création d'associations à caractère religieux, ce qui permettra de prendre en charge l'activité religieuse dans et en dehors des mosquées, mais aussi dans les lieux de culte autres que musulmans», précise-t-il. Selon lui, l'activité religieuse va être, «régulée et encadrée par les lois de la République, la rigueur de l'administration et la bienveillance des imams». «L'objectif consiste à sécuriser et immuniser l'Algérie dans sa pratique religieuse», indique-t-il.