L'arrivée d'une nouvelle direction a permis une prise en charge de la structure : embellissement, installation de nouveaux équipements (nursery, Wifi, salon VIP), etc. La Société d'exploitation des gares routières d'Alger (Sogral) a réussi à fidéliser les voyageurs. Boudée, la gare du Caroubier voit revenir ses voyageurs qui avaient préféré d'autres moyens de transport. «Les gens nous font confiance. Il n'y a qu'à voir le nombre de voyageurs en hausse depuis quelques mois. Notre chiffre d'affaires du mois d'août des années passées n'a jamais atteint les 5 milliards. Cette année, on a dépassé allègrement les 6 milliards (38% d'augmentation selon la DG, ndlr)», se réjouit le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Mohamed Yahiaoui, rencontré au salon VIP, nouvellement ouvert. La Sogral dispose de quelque 1133 lignes entre moyennes et grandes distances. Le nombre moyen de voyageurs, cette année, est de 18 000 journellement contre 16 000 l'année dernière. Cette «réussite» ne va pas sans certains désagréments dans la gare, où se trouve le siège de la direction générale, aux commandes de laquelle a été installé depuis le début de l'année un directeur apprécié dans le secteur, Mohand Saïd Cheref, ancien fonctionnaire des aéroports et de l'Etusa.«On a des lignes qui sont bien dotées, d'autres moins, alors que certaines ont carrément été supprimées. Les Directions des transports des wilayas (DTW) doivent réviser leur politique d'octroi de lignes. Seul le ministère des Transports peut les y contraindre. La Grande Kabylie (Alger-Tizi) est par exemple saturée, alors que des départs vers des localités de cette wilaya (Bouzeguène, Azeffoun ou Draâ El Mizan) ont été supprimés», s'étonne M. Yahiaou. Aussi, le service minimum est «défaillant» les jours de l'Aïd, des opérateurs n'ayant pas voulu faire travailler leurs employés. Les «autorisations spéciales» remises par les inspecteurs de la DTW n'ont rien réglé. «On a établi une plateforme soumise aux directions des transports des wilayas. On a proposé, entre autres, des autorisations exceptionnelles à remettre aux opérateurs. Quand il y a un surplus de voyageurs vers une destination, il est souhaitable, grâce à ces autorisations, de faire diriger un bus vers la destination fortement sollicitée», estime le président de l'Union nationale des transporteurs, Mohamed Belal. En plus des défaillances dans l'application des mesures des DTW, la Sogral fait face au phénomène des «clandos», nombreux aux abords de la structure. Ils seraient, selon le SG du syndicat d'entreprise, environ 150, soit autant que le nombre de «taxieurs» conventionnés. «Le clandestin est une nuisance qui travaille à l'encontre du service public. Nous travaillons avec les services de sécurité afin de les réduire. On a pu les faire sortir de la gare», relève le DG de la Sogral, Mohand Saïd Cheref, qui précise que sa société est conventionnée avec 175 chauffeurs de taxi et deux transporteurs publics (Etusa et Transub) pour le transport urbain des voyageurs. L'implication des services de la police, qui ne dispose que de trois éléments à l'intérieur de la gare, est réclamée.