Le dispositif de sécurité spécial saison touristique à Béjaïa a pris fin au mois d'août. Les vacanciers qui choisissent de «différer» leur congé pour le mois de septembre afin d'éviter un grand rush aoûtien n'ont, semble-t-il, pas droit à la sécurité à laquelle ont droit les autres vacanciers. Une famille Béjaouie ayant choisi la plage Lota 2, relevant de la commune de Souk El Thenine, pour se prélasser et passer un week-end dans la sérénité et la bonne humeur s'est heurtée à une réalité décevante : l'insécurité et les désagréments émanant de jeunes qui s'emparent carrément des plages et autres lieux de détente pour y exercer leur diktat. Pis, les membres de cette famille qui ont pris attache avec nous, nous ont signalé que des jeunes s'en sont pris à eux verbalement menaçant de les agresser physiquement. Leur tort a été de contester le prix d'un parasol le jugeant «exagéré». 1000 DA pour quelques heures passées sous cette tente de fortune. Alors que les estivants ayant pris place aux alentours ont payé la moitié de ce tarif soit 500 DA, cette famille s'est vue infliger le double. Raison ? Ceux qui viennent hors wilaya payent plus que les habitants de Béjaïa. C'est à travers les matricules des véhicules que ces jeunes reconnaissent ceux qui sont étrangers à la région. Les locataires des tentes et des parasols travaillent en étroite collaboration avec les gardiens des parkings. Et le seul tort de cette famille est d'avoir la voiture immatriculée à Alger. Le comble est que le prix annoncé au départ est de 400 DA. Après avoir protesté auprès du soi-disant propriétaire, celui-ci a fait montre d'une attitude désobligeante frisant l'indécence, selon les propres mots de nos interlocuteurs qui affirment n'être pas entré en conflit avec ce jeune pour éviter que les choses prennent une tournure qu'ils regretteront par la suite. Surtout que leur vis-à-vis a vite été «rejoint» par d'autres individus tout aussi désobligeants. «Je travaille depuis 5 ans sans autorisation et je fixe le prix que je veux», lance «ce propriétaire de la plage Lota 2» à l'adresse de cette famille. Bien qu'il ne soit pas un cas isolé, l'exemple de Béjaïa illustre clairement la situation du tourisme en Algérie. C'est pourquoi, des milliers de touristes algériens font chaque année le bonheur de la Tunisie cherchant le confort et la sécurité. Au moment où les professionnels du tourisme en Tunisie multiplient les formules de promotion de fin de saison afin d'attirer le maximum de touristes, en Algérie, le laisser-aller des autorités locales qui ferment les yeux sur ces pratiques indécentes «tue» ce qui reste du tourisme.