L'excédent commercial de l'Algérie a baissé de 20,44%, durant les huit premiers mois de 2014 passant à 4,67 milliards de dollars (mds USD) contre 5,87 mds USD à la même période de l'année écoulée, a rapporté hier l'APS, citant les Douanes algériennes. Les exportations algériennes totalisaient 43,77 mds USD de janvier à août dernier contre 43,46 mds USD à la même période de 2013, soit une légère hausse (0,71%), a ajouté la même source. Les importations, elles, s'étaient établies à 39,10 mds USD contre 37,59 mds USD, en hausse 4,02% durant la même période de comparaison. Représentant une part de 95,84% du volume global des exportations, les ventes des hydrocarbures s'élevaient à 41,95 mds USD durant les huit mois de 2014, contre 42,13 mds USD à la même période de l'année dernière, soit une diminution de 0,43%. Cette baisse des revenus pétroliers est due essentiellement à la forte dégringolade des prix du pétrole depuis juin dernier. Selon l'OPEP, le Sahara blend, le brut de référence algérien, a chuté de près de six dollars en août à 100,86 dollars contre 106,74 dollars en juillet, impacté par une abondance de l'offre et une baisse de la demande de pétrole. Infimes, les exportations hors hydrocarbures totalisaient près de 1,83 MDS USD, durant les huit premiers mois de 2014, d'après les chiffres du CNIS. Lundi dernier, le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, a évoqué les inquiétudes du gouvernement concernant la baisse des prix du pétrole. «C'est là une grande préoccupation, et ce, qui nous inquiète davantage c'est cette tendance baissière rapide du cours du baril», a-t-il confié à des journalistes en marge de sa visite à Mostaganem. Deux jours plus tard, le même responsable a démenti ses propres propos, en affirmant à l'APS que «les niveaux actuels des prix ne constituent pas une préoccupation particulière dans les milieux pétroliers». M. Yousfi a-t-il été tancé en haut lieu ? Les dénégations du ministre de l'Energie ne changeront rien face à la gravité de la situation. Avant lui, c'était la Banque d'Algérie qui avait tiré la sonnette d'alarme. Les exportations d'hydrocarbures se sont contractées de 12% en valeur, atteignant les 15,57 MDS USD au premier trimestre 2014 contre 17,66 MDS USD au cours de la même période de 2013, prévenait dans son rapport annuel l'institution monétaire algérienne, relevant que la baisse est due, «dans une large mesure, au fort recul des quantités d'hydrocarbures exportées (-9%)». Depuis 2012, le FMI n'a pas cessé de prévenir le gouvernement algérien : avec un baril inférieur à 100 dollars, c'est toute l'économie du pays qui est menacée.