Le député et ancien chef du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi, présidera l'Autorité de régulation de l'audiovisuel. Il sera installé, aujourd'hui, à la tête de cette instance par le ministre de la Communication, Hamid Grine. L'information a été annoncée, hier, par l'Agence de presse service (APS) en citant le ministère de la Communication. L'Autorité de régulation est prévue par la loi relative à l'activité audiovisuelle, adoptée par la Chambre basse du Parlement en janvier dernier, afin de réguler le champ audiovisuel en Algérie et consolider la mission du service public. Cet organisme est chargé de «veiller au libre exercice de l'activité audiovisuelle dans les conditions définies par la législation et la réglementation en vigueur, à l'impartialité des personnes morales exploitant les services de communication audiovisuelle relevant du secteur public et à garantir l'objectivité et la transparence», en vertu de la loi. Pourquoi le choix de Miloud Chorfi à la tête de cette institution qui devrait jouer un rôle crucial dans le contrôle des activités des chaînes de télévision en Algérie ? Sur quels critères s'est basé le ministre de la Communication pour le porter à la tête de cette instance ? Cet organisme ne doit-il pas être dirigé par une personnalité neutre ? Miloud Chorfi, explique-t-on, est un enfant du système. Il était au parti unique, le FLN, avant de rejoindre le RND. Il est, notamment, connu pour sa loyauté envers les gens du pouvoir. Selon nos informations, les pouvoirs publics n'auraient pas trouvé mieux que Miloud Chorfi pour appliquer à la lettre «les consignes» en matière de verrouillage et de contrôle du monde de l'audiovisuel. La première mission du nouveau patron de l'audiovisuel, selon nos sources, est d'assainir le secteur de l'audiovisuel. «Il y a actuellement plus de 20 chaînes privées qui activent en Algérie, dont seulement cinq possèdent des autorisations provisoires. Les autres travaillent sans aucune autorisation. Chorfi doit veiller à l'application de la loi relative aux activités audiovisuelles qui permet au privé de créer seulement des chaînes thématiques.» Miloud Chorfi devrait également, nous dit-on, s'intéresser au financement des chaînes privées diffusant à partir de l'étranger, notamment «le transfert des devises» nécessaires pour leur fonctionnement et la location de studios. Miloud Chorfi, rappelons-le, a débuté sa carrière en tant que journaliste à l'ENTV avant de devenir député en 1997. Au courant de cette année, il a été au cœur d'une véritable polémique. Il est cité par des médias nationaux comme étant le vrai propriétaire du groupe médiatique El Adjwaa (journal et télévision) en bénéficiant d'importants transferts de fonds sous forme de publicité institutionnelle distribuée via l'Anep. Miloud Chorfi a nié en bloc avoir détourné de l'argent ni détenir un journal et encore moins une chaîne de télévision. Miloud chorfi, nous dit-on, est dans les bonnes grâces des dirigeants. Ejecté il y a quelques jours de son poste de chef du groupe parlementaire du RND qu'il préside depuis plusieurs mandats, Miloud Chorfi est promu à plusieurs postes-clés, au cours de la semaine écoulée Abdelkader Bensalah, patron du RND et président du Conseil de la nation, le nomme au poste de conseiller au sein du parti. Cette désignation a suscité des interrogations et la colère des membres du bureau national du parti. «Pourquoi Abdelkader Bensalah a-t-il agi en solo ? S'agit-il d'une décision politique ? Après le congrès du RND qui a porté Bensalah au poste de SG, les prérogatives de Miloud Chorfi ont été réduites. Alors qu'est-ce qui a motivé cette nomination ?» se sont interrogés certains militants du parti et particulièrement les adversaires d'Ahmed Ouyahia, actuel chef de cabinet de la Présidence.