Durant les années de braise et de sang, les enfants du quartier populaire Haï Moulay Mustapha, ex-Graba d'Aïn Témouchent à l'ère coloniale, ont décidé de créer leur propre club de football Zidoria pour mieux rivaliser les Européens de l'époque. Ce nom Zidoria est relatif aux ouled Zeidour, habitants autochtones de la région Témouchentoise. Malgré que ce club a évolué dans les niveaux inférieurs, il a toujours gardé son sceau de nationalisme et d'attachement aux valeurs nationales. Il représente jusqu'à ce jour la fierté d'une population qui a défié les manœuvres coloniales. Plusieurs joueurs de ce club ont servi la cause algérienne. Le club était un foyer de la mobilisation et de la sensibilisation du mouvement nationaliste. Parmi les anciens joueurs, citons ceux qui ont formé cette équipe au début des années cinquante : Merakchi, Mokhtar, Ahmed, Roubi, Zenasni, Affif, Habib, Bouanani, Skali, Mohamed, Hammadi et Horri. Ils ont toujours joué par patriotisme, bravoure et aux couleurs de leur quartier. Ils n'ont jamais demandé quoi que ce soit d'ordre matériel. «Dépourvus de moyens pédagogiques, nous nous entraînons sur un terrain, plutôt une piste en tuf. Nous subissons les blessures et les fractures très fréquemment mais notre souci était d'éprouver la joie et la gaieté entre les joueurs et les supporters pourvu que nous prouvons notre existence aux colons», en a témoigné l'un des éléments essentiels du Zidoria Mr Affif, âgé de plus de 76 ans. Selon Mr Bendidani Saïd, enfant de ce Haï et connaisseur en l'histoire du football, «le Zidoria a toujours était notre fierté malgré que les moyens lui ont grandement manqué pour réaliser des grands exploits, l'essentiel, elle a formé de grands joueurs internationaux tels que Merakchi et Daoued». Aujourd'hui après plus de soixante années passées, les enfants d'Aïn Témouchent ne cessent de répéter que le Zidoria a été la pépinière qui a fourni une pléiade de joueurs de talent au club phare CR Témouchent.