Suite au rapt puis l'assassinat du ressortissant français Hervé Gourdel, de nombreuses voix politiques se sont exprimées. El Watan Week-end vous livre leurs réactions. -Kamal Benkoussa. Ancien candidat à la présidentielle : La décapitation de l'otage français, Hervé Gourdel, ne peut être qu'un acte barbare. Il n'y a pas de mots assez forts pour qualifier cet acte de grande lâcheté. L'Algérie se bat depuis des années contre le phénomène du terrorisme et se retrouve, aujourd'hui, impliquée dans ce combat en dehors de ses terres. Reste à savoir comment l'Algérie réussira à nettoyer cette région de Kabylie. Va-t-elle se rallier à la France et aux Etats-Unis dans leur combat contre le groupe terroriste Daech ? Où va-t-elle se concentrer sur ses frontières ? J'espère que les communautés internationales ne résumeront pas que les Algériens sont des terroristes. L'Algérie n'avait pas besoin de cela. Cet incident risque de bouleverser beaucoup de choses. Personnellement, je suis attristé pour sa famille et ses proches en cette terrible épreuve. -Mohamed Hadef. Président du Mouvement national d'espérance : J'ai appris avec une profonde tristesse la décapitation du randonneur français Hervé Gourdel par ses ravisseurs. Nous condamnons sans aucune réserve cet acte terroriste. -Mohamed Benhamou. Président du parti El Karama : Nous avions déjà déclaré que si l'otage français venait à être tué, le drame deviendrait une affaire d'Etat. Malheureusement, ce dernier a finalement été décapité et nous en sommes profondément attristés. Nous sommes contre cette psychose et nous dénonçons cet acte inhumain qui va à l'encontre de nos valeurs. En ces tristes circonstances, l'Etat algérien, les partis politiques mais aussi les opposants devraient être unis contre ce drame. Nous ne voulons pas revivre les années 1990. A mon avis, tout comme le président Bouteflika avait procédé à une charte pour la paix et la réconciliation nationale, aujourd'hui, après ce terrible drame, des mesures très sévères devraient être prises pour condamner le phénomène du terrorisme, la violence et tout ce qui touche à la stabilité du pays. Car sans stabilité, on ne peut pas construire un Etat fort. -Abdallah Djaballah. Président du parti El Adala : L'Algérie souffre depuis les années 1990 du phénomène du terrorisme et le drame qui a eu lieu hier est une partie de la série. Nous condamnons et rejetons cet acte qui a coûté la vie à un innocent, entré en Algérie avec un visa qui devrait assurer sa sécurité personnelle et celle de ses biens. Dire que la décapitation d'Hervé Gourdel est un acte de vengeance contre le gouvernement français n'a aucun sens, parce qu'un citoyen ne prend jamais la responsabilité de son Etat. -Abdelkader Bensalah. Président du Conseil de la nation : «L'Algérie toute entière déplore ce crime contre son hôte», a martelé Abdelkader Bensalah. Le président du Conseil de la nation a présenté ses condoléances à la famille du défunt et a soutenu que «l'assassinat du ressortissant français ne restera pas impuni, car l'Etat algérien va punir les criminels où qu'ils se trouvent». Il a aussi déclaré que «cet assassinat n'affectera en rien l'orientation de l'Etat algérien ni de ceux qui s'investissent en faveur de la stabilité car le monde se mobilise pour condamner ce meurtre et combattre de tels crimes où qu'ils se produisent». Par ailleurs, M. Bensalah a appelé à la mobilisation de tous pour «empêcher que de tels actes abjects ne se reproduisent» et à coopérer avec les autorités sécuritaires car, a-t-il dit, «la stabilité et la sécurité sont l'affaire de tous et ne concernent pas seulement les forces de sécurité et l'armée». -Abderrahmane Belayat. FLN, opposant à Saadani : L'assassinat d'Hervé Gourdel est un acte qui n'a rien à voir avec l'islam. C'est le fait d'une organisation terroriste qui prétend appartenir à une autre organisation, dont on ignore l'origine et la composition. Tout bon musulman est horrifié par ce drame, indépendamment de la nationalité de la victime. Il est à noter que ce qui se passe est le résultat de la désunion et du désordre que connaît le monde arabe et musulman. -Tayeb Belaïz. Ministre de l'Intérieur : «L'Algérie réaffirme sa détermination à poursuivre le combat contre le terrorisme sous toutes ses formes et à œuvrer sans relâche pour l'éradication» de ce fléau, a affirmé Tayeb Belaïz lors d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales. Après avoir présenté les condoléances de l'Etat algérien à la famille de la victime et au gouvernement français suite à l'assassinat «lâche et odieux» d'Hervé Gourdel, le ministre a qualifié le groupe terroriste de «criminel et sanguinaire». Par ailleurs, M. Belaïz a appelé tous les pays à s'entraider et à conjuguer leurs efforts pour combattre ce fléau mondial qu'est le terrorisme. -Meziane Meriane. Président du Snapest : C'est avec beaucoup de peine et de tristesse que le Snapest a appris l'ignoble assassinat du ressortissant français Hervé Gourdel. Un acte cruel, lâche et barbare commis par un groupe de criminels. En ces douloureuses circonstances, le Snapest présente ses sincères condoléances à la famille du défunt et à ses proches ainsi qu'au gouvernement français et aux militants syndicalistes, tout en leur exprimant sa pleine compassion. Le syndicat note que l'Algérie réitère sa détermination à poursuivre sa lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, tout en garantissant la protection et la sécurité de tous les étrangers présents sur son territoire. Le ministère de la Défense nationale a réaffirmé que la lutte antiterroriste et la poursuite des terroristes demeurent toujours en vigueur avec «abnégation» et «détermination». -Yacine Teguia. Mouvement démocratique et social : La terrible nouvelle de la décapitation de l'otage français, enlevé par un groupe terroriste ayant fait allégeance à l'Etat islamique, est toute la logique barbare de l'islamisme. Il aurait été totalement illusoire de croire à une autre issue à l'odieux chantage dont il était l'enjeu. La vérité c'est qu'à travers sa personne, on a voulu affaiblir la position internationale de l'Algérie et frapper toute volonté de l'Etat français de résolument corriger son attitude vis-à-vis de l'islamisme. Mais, il faut le dire encore, Hervé Gourdel est mort parce que, tournant le dos à l'exigence d'amplifier la défaite militaire par une rupture politique avec l'islamisme, la politique de réconciliation nationale a induit une démobilisation de la société et des forces de sécurité et un recul de la vigilance vis-à-vis de la menace terroriste islamiste. A la famille d'Hervé Gourdel, au peuple de France et à son Etat qui se ressaisit courageusement pour s'engager dans un combat long et difficile contre l'islamisme terroriste, les militantes et militants du MDS présentent leurs condoléances attristées et leur expriment leur profonde sympathie et leur solidarité agissante afin que soit mise hors d'état de nuire la bête immonde. -Abdelaziz Rahabi. Ancien ministre de la Communication : Nous dénonçons et condamnons cet acte terroriste abject et ignoble, qui porte préjudice à l'image du pays et à son peuple. C'est un acte qui ne rend pas justice à nos sacrifices dans la résistance contre le terrorisme. Il faut remobiliser le peuple algérien car il y a eu un relâchement de la vigilance, ce qui a donné le sentiment aux terroristes que le gouvernement n'était plus soutenu par le peuple dans sa lutte. Nous sommes devenus un relais de la propagande terroriste, car montrer des images choquantes relève du voyeurisme malsain qui favorise le terrorisme, étant donné que les terroristes cherchaient l'impact et voulaient terroriser le peuple. -Amar Saadani. Secrétaire général du Front de libération nationale : Nous présentons nos sincères condoléances à la famille d'Hervé Gourdel et dénonçons fortement cet acte criminel. Nous avions espoir en la fin du terrorisme ; la mort de l'otage français a été un choc car cela veut dire que le noyau du terrorisme existe encore. Le FLN invite tous ses partisans à combattre ce fléau qui va à l'encontre de notre religion. A travers cette tragédie, nous constatons que nous ne sommes pas en sécurité et que la situation ne présage rien de bon. C'est pour cela qu'il faut prendre le problème avec sérieux, surtout au niveau des frontières. Nous espérons que incident ne nuira pas aux relations entre les deux pays. -Ali Benflis. Ancien candidat à la présidentielle : L'assassinat du ressortissant français Hervé Gourdel est inqualifiable, injustifiable et intolérable. Il ne doit être pris que pour ce qu'il est : un acte odieux et inhumain et l'expression d'une haine insupportable de l'autre. Je condamne avec la plus extrême vigueur ce crime terroriste qui ne suscite en nous que de profonds sentiments d'indignation. Le peuple algérien a payé, par le passé, un lourd tribut à ce fléau et continue régulièrement d'être victime de ses agressions et de ses forfaits. Nous mesurons donc la douleur et la peine de tous ceux qui sont atteints par cet assassinat. Nous compatissons à leur douleur et partageons leur peine. Cette situation triste et tragique vient nous rappeler que si notre pays est parvenu à contenir le terrorisme, il est encore loin d'être totalement à l'abri de tous ses agissements criminels. Le devoir de vigilance face à ce fléau reste de mise, comme doit rester de mise notre devoir de mobilisation nationale pour faire face à la menace terroriste qui pèse toujours sur notre pays, dans toutes ses formes, intérieures comme extérieures. -Assemblée populaire. Wilaya de Tizi Ouzou : L'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou est horrifiée et attristée par l'exécution du ressortissant français Hervé Gourdel et condamne sans réserve cet acte sauvage, abject et immonde. L'APW compatit avec la famille du défunt et appelle les citoyens à plus de vigilance devant cette bête immonde qu'est le terrorisme.