Abdelkader Bensalah, secrétaire général du RND et président du Conseil de la nation La décapitation de l'otage français, Hervé Gourdel, par un groupe lié à l'organisation Etat Islamique (EI) a soulevé une vague d'indignations dans la classe politique. L'assassinat du ressortissant français, Hervé Gourdel, n'a pas laissé sans voix la classe politique algérienne. Qu'ils soient du pouvoir ou de l'opposition, ils sont montés au créneau pour dénoncer ce crime odieux. «L'Algérie tout entière déplore ce crime contre son hôte», a martelé Abdelkader Bensalah, secrétaire général du RND et président du Conseil de la nation. Il a aussi présenté ses condoléances à la famille du défunt, tout en assurant que «l'assassinat du ressortissant français ne restera pas impuni, car l'Etat algérien va punir les criminels où qu'ils se trouvent». Il a également déclaré que «cet assassinat n'affectera en rien l'orientation de l'Etat algérien ni de ceux qui s'investissent en faveur de la stabilité, car le monde se mobilise pour condamner ce meurtre et combattre de tels crimes où qu'ils se produisent». Par ailleurs, M.Bensalah a appelé à la mobilisation de tous pour «empêcher que de tels actes abjects se reproduisent» et à coopérer avec les autorités sécuritaires car, a-t-il dit, «la stabilité et la sécurité sont l'affaire de tous et ne concernent pas seulement les forces de sécurité et l'armée». Même son de cloche du côté du ministre de l'Intérieur Tayeb Belaïz: «L'Algérie réaffirme sa détermination à poursuivre le combat contre le terrorisme sous toutes ses formes et à oeuvrer sans relâche pour l'éradication de ce fléau», a-t-il affirmé lors d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales. Après avoir présenté les condoléances de l'Etat algérien à la famille de la victime et au gouvernement français, suite à l'assassinat «lâche et odieux» d'Hervé Gourdel, le ministre a qualifié le groupe terroriste de «criminel et sanguinaire». Tayeb Belaïz a également appelé tous les pays à s'entraider et à conjuguer leurs efforts pour combattre ce fléau mondial qu'est le terrorisme. Amar Saâdani, le secrétaire général du Front de Libération nationale, a également dénoncé la lâcheté de ce crime. «Nous présentons nos sincères condoléances à la famille d'Hervé Gourdel et dénonçons fortement cet acte criminel», a t-il dit. «Nous avions espoir en la fin du terrorisme; la mort de l'otage français a été un choc, car cela veut dire que le noyau du terrorisme existe encore», constate-t-il. Abderrah-mane Belayat, membre du FLN, et opposant à Saâdani assure que «l'assassinat d'Hervé Gourdel est un acte qui n'a rien à voir avec l'islam. C'est le fait d'une organisation terroriste qui prétend appartenir à une autre organisation dont on ignore l'origine et la composition». «Tout bon musulman est horrifié par ce drame, indépendamment de la nationalité de la victime. Il est à noter que ce qui se passe est le résultat de la désunion et du désordre que connaît le Monde arabe et musulman», rétorque-t-il. Pour Mohcine Belabbès, président du RCD, c'est un «acte abject, condamnable et inhumain». «Il l'est d'autant plus que la victime est un citoyen qui ne peut pas être rendu responsable des actes ou décisions de son gouvernement», soutient M. Belabbès. Il déplore toutefois que «cet événement puisse être exploité par les puissances occidentales pour amener l'Algérie à participer dans les opérations militaires en cours en Irak, voire même ensuite en Libye». Pour le président du parti El Adala, Abdallah Djaballah, le drame Gourdel n'est qu'une partie de la série des actes terroristes qui frappent le pays depuis les années 1990. Il condamne fermement cet acte qui a «coûté la vie à un innocent, entré en Algérie avec un visa qui devrait assurer sa sécurité personnelle et celle de ses biens». Le président du MSP, Abderrezak Makri, est revenu sur cet assassinat «complot contre l'Algérie». «Il semble que le complot contre l'Algérie approche. Que Dieu nous en préserve!», a-t-il écrit sur sa page Facebook. L'ancien ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, dénonce aussi cet «acte terroriste abject et ignoble qui porte préjudice à l'image du pays et à son peuple». Néanmoins, il appelle à re-mobiliser le peuple algérien car «il y a eu un relâchement de la vigilance, ce qui a donné le sentiment aux terroristes que le gouvernement n'était plus soutenu par le peuple dans sa lutte».