La direction du commerce a notifié la décision de permanence à plus de 4600 commerçants, contre 1200 lors de l'Aïd El Fitr l Nouveauté : la DCP compte solliciter la boulangerie industrielle de Corso, ouverte dernièrement. La direction du commerce a décidé de mettre les bouchées doubles en renforçant le nombre d'opérateurs astreints à la permanence les jours de l'Aïd et même au-delà. «Nous avons notifié les décisions de permanence à 4625 opérateurs, contre seulement 1200 lors de l'Aïd El Fitr. Nous avons décidé de renforcer nos équipes de contrôle en mobilisant ainsi 380 agents, alors qu'ils étaient 120 seulement. L'autre nouveauté, c'est que la direction a décidé de prolonger les réquisitions d'une semaine. Les commerçants doivent rester ouverts les deux jours de fête, mais aussi 7 jours après», précise le directeur du commerce, Bouras Mimoune, qui affirme que le gros des commerçants astreints à la permanence sont, en premier lieu, les boulangers, suivis des vendeurs de fruits et légumes, des minoteries et enfin des laiteries. Le retard dans l'envoi des notifications par la direction du commerce est mis en avant par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Selon le porte-parole de cette organisation, «le nombre d'opérateurs a certes augmenté, mais la DCP a failli en contraignant les mêmes boulangers à ouvrir deux Aïds de suite et en n'association pas les représentants des commerçants». «Y a-t-il du piston dans la confection de ces listes ? Le plus grave c'est que les APC n'ont pas reçu, à six jours de la grande fête, les listes des permanences. Pourtant, nous avons toujours recommandé d'afficher ces listes au moins dix jours avant le jour J pour que les citoyens soient informés», relève Hadj Tahar Boulenouar. Le directeur du commerce assure que ses services ont informé à temps les commerçants et les représentants de l'UGCAA et des APC. «Nos agents ont notifié individuellement les décisions d'ouverture aux 4625 opérateurs. Nous avons également associé l'UGCAA (aile Soulah, Ndlr et des représentants des APC», rassure M. Bouras. Parallèlement aux notifications adressées aux commerçants, le DCP assure s'être déplacé «en personne» aux points de vente pour sensibiliser les opérateurs sur la nécessité d'assurer l'approvisionnement en produits de large consommation de la population. «Je me suis rendu en fin de semaine dernière au marché de fruits et légumes, au quartier de Jolie-Vue (Kouba) et au marché de gros de Semar. On a eu l'assurance des mandataires et des grossistes que les locaux seront rouverts à partir du troi-sième jour. J'envisage même de me déplacer à la boulangerie industrielle de Corso qui a ouvert il y a trois jours. Les vendeurs pourraient s'y approvisionner en baguettes», précise Bouras. Fermeture pour tout contrevenant Le ministère du Commerce, qui fait face aux critiques sur la défaillance de l'opération de permanence, a décidé de renforcer son dispositif. La loi n° 13-06 du 23 juillet 2013 modifiant et complétant la loi n°04-08 du 14 août 2004 relative aux conditions d'exercice des activités commerciales stipule que le wali fixe, par arrêté, après consultation des associations professionnelles concernées, la liste des commerçants devant assurer la permanence durant les périodes et les jours de fermeture pour congés ou pour fêtes légales, en vue de garantir un approvisionnement régulier des populations en produits et services de large consommation. Selon l'article 41 bis, le non-respect de l'obligation de permanence prévue à l'alinéa 2 de l'article 22 est sanctionné par une amende de 30 000 DA à 200 000 DA. L'alinéa 4 du même article précise que le wali procède par arrêté à la fermeture administrative du local abritant l'activité commerciale pour une durée de trente jours. «Sur les 1200 commerçants du dernier Aïd, deux seulement ont failli. Le wali a signé les arrêtés de fermeture pour 3 mois à l'encontre des contrevenants. Par ailleurs, nos services avaient recensé 107 commerçants qui ont décidé de prendre leur congé après l'Aïd. La loi est claire sur les départs en congé et les repos hebdomadaires. Un courrier du ministère du Commerce nous enjoint de fermer les locaux des commerçants récidivistes et de mettre en demeure les non-récidivistes», précise le DCP, qui assure que la réglementation sera appliquée dans toute sa rigueur.