Dans une entrevue qu'il a accordée mercredi dernier à la Fédération nationale des finances et au Syndicat national des impôts, le tout nouveau directeur général des impôts, Abderahmane Rouaia, a tenu à présenter officiellement ses excuses aux travailleurs de cette administration, qui en compte 19 000, pour les déclarations faites par des directeurs centraux lors d'une réunion nationale le 16 juillet. Entre autres « inspections de wilaya squattées par les opérateurs économiques et les commerçants qui seraient allés jusqu'à placer leurs hommes à la tête de ces structures fiscales... ». Dans une lettre qu'il a adressée au DGI, le syndicat proteste fermement contre « cet anathème qui est ainsi jeté sur toute une corporation dont la grande majorité est une frange socialement fragile et vulnérable ». Les syndicalistes reconnaissent qu'à l'instar de toutes les institutions et administrations algériennes, la corruption s'est solidement implantée aux impôts, mais sur le terrain elle se heurte aussi à la grande résistance de la majorité des travailleurs qui remplissent honnêtement leurs missions et qu'il faut impérativement renforcer et protéger contre les pressions de plus en plus fortes et les abus de plus en plus nombreux. Ils précisent dans leur lettre que c'est l'administration centrale qui nomme les responsables des structures locales, avec en plus des enquêtes d'habilitation des services de l'IGSF. La logique voudrait qu'on commence par là. « Nous sommes pleinement engagés dans la lutte contre la fraude, le marché informel et l'évasion fiscale », déclarent encore les syndicalistes qui ajoutent que s'il faut « nettoyer les rangs des services fiscaux » autant le faire en commençant par le haut. Les représentants des travailleurs ont également demandé à plus de retenue de la part des directeurs centraux en s‘interrogeant sur « ces voix de l'intérieur » qui sapent le moral des troupes à un moment jugé crucial pour le redéploiement d'une administration stratégique pour les finances du pays. « Nous ne serons pas les lampistes d'un soubresaut de conjoncture », ont averti les syndicalistes, pondérés dans leur propos, mais manifestement irrités par ces accusations « gratuites ». Le DGI, pour sa part, a tenu à rendre hommage aux travailleurs du secteur et il est allé jusqu'à qualifier de bêtises les déclarations de ses directeurs centraux. Le Syndicat national des travailleurs des impôts compte organiser une rencontre avec la presse nationale mardi à El Tarf après une consultation de la base sur cette question.