Les travailleurs du secteur des impôts à l'échelle nationale sont en grève depuis hier. Ce mouvement de protestation de trois jours, qui prendra fin demain, a été décidé par la commission des coordinateurs locaux du Syndicat national des impôts (SNI). Une action qualifiée toutefois d'« illégale » par la Fédération nationale des travailleurs des finances et plan (FNTFP). M. Zouaoui, secrétaire général de la FNTFP, est allé plus loin dans ses propos en accusant les initiateurs de la grève de « personnes étrangères au syndicat et qui visent la déstabilisation de la centrale syndicale ». Dans un communiqué rendu public, les coordinateurs de la SNI répondent, en quelque sorte, au responsable de la Fédération en dénonçant vivement « les manœuvres entreprises par le secrétaire général de la fédération et certains membres du bureau contre les revendications émanant de la base dans l'unique but d'exploiter cette situation à des fins mercantiles, et ce, au nom du syndicat national. » La commission, qui se dit être le seul interlocuteur des travailleurs, rejette toute négociation entre les pouvoirs publics et une autre partie dans le cas où les pouvoirs publics ne répondraient pas favorablement aux revendications des grévistes. Ces derniers menacent de déclencher un autre débrayage à la fin du mois de Ramadhan. Par ailleurs, rappelons que la grève des travailleurs de ce secteur est motivée par le « mutisme » affiché par les pouvoirs publics concernant les revendications mises en avant, à maintes reprises, par les syndicalistes des fonctionnaires de l'administration fiscale. La situation des travailleurs des impôts est des plus dramatique, explique le secrétaire général par intérim du syndicat. M. Djeridi. « L'agent des impôts est parmi les derniers considérés dans le monde du travail. Pourtant, nous sommes la deuxième entreprise riche du pays. En somme, les travailleurs sont mal rémunérés », avait souligné récemment M. Djeridi. Les travailleurs des impôts revendiquent en premier lieu l'augmentation des salaires, la généralisation et l'augmentation du régime indemnitaire. « L'augmentation de 5% décidée récemment pour une minorité des agents des impôts n'était qu'une humiliation », s'insurge un travailleur, qui affirme que cette augmentation était de 100 à 130 DA. Autre préoccupation des travailleurs de l'administration des impôts : leur statut particulier vu que la loi 90-334 est actuellement, de l'avis des travailleurs, dépassée. « Il est inadmissible qu'un inspecteur principal des impôts ayant plus de vingt ans de service soit toujours payé comme un agent d'entreprise qui travaille dans une banque. »