Le projet vise la mise en valeur de 5000 hectares de terres agricoles qui subissent régulièrement les crues de l'oued Cheliff. «Il n'y a aucun risque d'inondation. Nous avons réussi à endiguer l'oued Cheliff afin de protéger la plaine agricole de Bir Saf Saf contre les crues récurrentes», lançait fièrement le directeur du projet, Abdelkader Boudia, qui nous accompagnait lors de notre visite du chantier de réaménagement et de protection dudit périmètre, géré par l'Office national d'irrigation et de drainage, avec une enveloppe financière de 6 milliards de dinars. Après 4 km de trajet, sur la route reliant Ouled Abbès à Beni Rached, au nord-est de Chlef, on découvre le douar de Brihiene qui longe l'oued Cheliff. Un peu à l'écart et au fond de la rivière, des cadres et ouvriers algériens sont à l'œuvre pour réhabiliter l'ancien barrage de Ponteba, après le curage et l'élargissement du lit de l'oued. Malgré des conditions difficiles, ils affichent quand même leur satisfaction après les résultats obtenus en la matière. Il faut signaler que les coulées de boue charriées chaque hiver avaient complètement recouvert l'ouvrage hydraulique qui rejetait les eaux dans la plaine agricole. Le chef du projet nous explique comment les entreprises nationales SEROR, AMENHYD et ETPHW ont relevé le défi de nettoyer l'oued Cheliff des milliers de tonnes de vase et de gravats qui s'y trouvaient depuis plusieurs décennies. «Depuis avril 2012, nous avons travaillé sans relâche au niveau de l'oued Cheliff pour lui rendre son cours normal, après le curage et l'endiguement de la plaine sur 15 km de longueur et 50 mètres de largeur. Nous avons pu y extraire quelque 2 500 000 mètres cubes de terre, ce qui en dit long sur le travail accompli par les différents intervenants. Cette opération est à présent terminée et l'on procède actuellement à l'achèvement des travaux de réhabilitation du barrage de Pontéba et de mise en place du réseau d'irrigation au niveau du périmètre agricole», a fait savoir Abdelkader Boudia. Il ne cache pas sa satisfaction quant aux retombées positives de cet important investissement sur la vie socioéconomique locale en général et l'agriculture en particulier. «Ce dernier vise, en premier, la mise en valeur de 5 000 hectares qui subissaient régulièrement les crues de l'oued Cheliff», a-t-il souligné. Les fellahs de la région, qui ont beaucoup souffert des inondations, fondent, eux aussi, beaucoup d'espoirs sur le projet, en ce sens qu'il va leur permettre une reprise progressive de l'exploitation des terres à l'abandon depuis 30 ans.