L'artiste peintre Lamine Azouzi signe, à travers «Le réalisme contemporain», sa toute première exposition de peinture personnelle. Constantine De notre envoyé spécial Fraîchement inaugurée, la galerie d'art du Sacré-Cœur, dépendant de l'ONCI, convie le public jusqu'au 15 octobre à découvrir une exposition originale, signée par l'artiste peintre Lamine Azouzi. Pour ce baptême du feu, ce dernier livre 24 œuvres grandeur nature. Cette série de productions a, certes, été réalisée entre 2013 et 2014, mais Lamine Azouzi précise que c'est le couronnement de 25 années de carrière. Si Lamine Azouzi a commencé à caresser le pinceau alors qu'il était enfant, ce n'est qu'à l'adolescence, plus précisément à l'âge de 16 ans, qu'il décide de s'y mettre sérieusement. Plus tard, il rejoint l'Ecole régionale des beaux-arts de Batna puis l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. Son talent est tel qu'il est détenteur d'une série de prix, dont celui de la Meilleure peinture murale à Batna en 1994 et de la Meilleure peinture dans sa ville natale en 2007. Lamine Azouzi a également créé des costumes pour une pièce de théâtre à Batna. Dans cette présente exposition, il use et abuse de portraits de femmes, d'enfants ainsi que de nature morte. Le regard du visiteur est attiré par ces grands visages longitudinaux aux regards inquisiteurs et parlants à la fois. Le spectateur se demande même si l'œuvre artistique résulte d'une peinture ou d'une photographie. Plus le regard prend du recul, plus la technique de travail se devine en filigrane. Toutefois, la présence de l'artiste renseigne sur la nature de son travail. Lamine Azouzi est un adepte de l'art hyperréalisme. Il s'agit d'un courant artistique américain qui est apparu entre 1950 et 1960. C'est plus exactement un réalisme photographique s'inspirant d'Edward Hopper et du Pop Art. La genèse de toute œuvre commence par une multitude de clichés. Après avoir fait une sélection de photos, l'artiste s'applique à apposer de la peinture sur ces créations, donnant naissance à des peintures à l'huile et à l'acrylique. Sa palette oscille, d'ailleurs, entre les tons chauds et les tons pastel. Pour donner plus de contenance à ces sujets figés, Lamine les inonde d'un jaillissement de lumière. Il tient à préciser, cependant, qu'il change légèrement les visages des gens afin qu'on ne puisse pas les reconnaître. C'est selon l'inspiration du moment. Lamine Azouzi dévoile de beaux portraits de sa propre famille, notamment de son père, de sa femme et de sa petite fille de cinq ans. «Je travaille beaucoup plus le portait car j'ai cette lassitude d'accaparer l'espace autant que je veux. Un tel support me permet de mieux fixer les détails», explique-t-il d'un ton passionné. On retrouve dans cette exposition une petite quantité de tableaux représentant la nature morte. Ici et là, des grappes de raisin, des pommes ou encore des oranges sont agencés dans des coupes de couleur transparente. Parfois, un fruit s'échappe de la coupe pour atterrir sur la table. Lamine Azouzi est certes un faiseur de belles choses, cependant il déplore le fait que la matière première, disponible sur le marché national, ne soit pas de bonne qualité. «La matière première que nous trouvons sur le marché national est synthétique. Je suis contraint à m'approvisionner sous commande en France pour les pinceaux et la peinture», dit-il