Le ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, a annoncé la résiliation définitive du contrat liant l'Agence nationale des autoroutes (ANA) au consortium japonais Cojaal, ayant décroché en 2006 trois marchés sur des tronçons de près de 400 kilomètres de l'autoroute Est-Ouest, allant de Bordj Bou Arréridj à El Tarf, près de la frontière tunisienne. Le troisième contrat concernant un tronçon de 84 km reliant la ville de Annaba à la frontière tunisienne en passant par El Tarf, est en résiliation parfaite et toutes les dispositions sont prises pour ne pas tomber dans le panneau concernant des démarches administratives et techniques», a notamment déclaré le ministre dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale. Concernant la demande d'arbitrage international introduite en France par le consortium d'entreprises japonaises Cojaal, le ministre s'est montré très ferme affirmant que le contrat liant les entreprises japonaises et l'ANA «ne prévoit aucun arbitrage international mais plutôt un arbitrage au niveau d'un tribunal algérien en cas de litige». Il a estimé à ce propos que le consortium japonais ne peut, de toutes façons, aller «seul» en arbitrage international. «Nous avons notre mot à dire. Et s'ils veulent un arbitrage, il sera national. C'est écrit noir sur blanc dans le contrat et je ne pense pas que ces gens (Cojaal) ont raison», assène encore le ministre en charge du secteur. Concernant la reprise des travaux sur le tronçon en souffrance, alors que le consortium japonais Cojaal s'était engagé en 2006 à réaliser les travaux dans un délai de 40 mois, le ministre a souligné que deux groupements d'entreprises nationales vont être sélectionnés, suite aux consultations en cours, pour réaliser les tronçons manquants, reliant Annaba à la frontière tunisienne. «Les deux groupements nationaux seront choisis dans les jours ou les semaines qui viennent, en vue de la réalisation des 84 km restants, dans des délais record», a affirmé le ministre. Et d'ajouter : «Techniquement, nous sommes en mesure de le faire et financièrement cela ne nous posera aucun problème.» Abdelkader Kadi précise que «les deux groupements choisis devraient réaliser les 84 km à moindre coût, par rapport à Cojaal». Il a informé par ailleurs que «les travaux du contournement sur 13 km du tunnel de Djebel El Ouahch, qui faut-il le rappeler avait été endommagé, avancent bien et il y a déjà 8 kilomètres d'ouverture de piste». A une question sur l'avis défavorable émis en 2008 par un bureau d'études italien (ANAS), alertant l'Agence nationale des autoroutes sur l'incapacité des entreprises retenues pour le projet de l'autoroute Est-Ouest à mener à bien les travaux, le ministre a notamment déclaré que «les deux entreprises choisies sont connues à travers le monde, mais il y a des comportements émanant de la part de cette entreprise (Cojaal) en Algérie, que nous n'acceptons pas et que nous n'admettons pas». S'agissant des projets à venir, le ministre a déclaré : «Je suis plus regardant et nous avons pris toutes nos dispositions pour éviter ce problème (retard, malfaçons et rallonges financières) à l'avenir.» Il est à rappeler que le consortium japonais, qui a signé en 2006 un contrat de plus de 376 milliards de dinars, réclame actuellement à l'Algérie le paiement de 910 millions de dollars supplémentaires, en recourant à un arbitrage international en France. Questionné à propos de la dégradation de certaines parties de l'autoroute, le ministre a indiqué que trois entreprises se trouvaient sur le terrain pour réaliser les travaux de réfection. Concernant le coût réel de l'infrastructure, le ministre s'en est tenu au chiffre officiel prévu dans le contrat initial, ignorant tous les scandales financiers ayant entaché le projet depuis 2006, et se limitant à rappeler que l'autoroute Est-Ouest, «d'une longueur de 1200 kilomètres, va nécessiter, une fois achevée, la somme globale de 11 milliards de dollars.»