Le conseil syndical de Sonatrach, relevant de la direction de production de Hassi R'mel, dénonce le mutisme opposé par la direction générale et le syndicat national de l'entreprise à son mouvement de protestation déclenché à la mi-août 2004. Les pétroliers avaient boycotté les cantines dans toutes les bases de vie de Sonatrach situées dans le Sud afin de protester, entre autres, contre la prime d'intéressement de 2003, évaluée entre 50 000 DA et 83 000 DA. « Une prime dérisoire », soutiennent-ils, alors que les revenus de Sonatrach ont atteint un record cette même année. La prime a de fait mis en exergue un conflit latent depuis plus de trois années, axé essentiellement autour de l'indemnité de zone et de conditions de vie (IZCV), ignorée dans le calcul des retraites pour le personnel soumis à la relève, de la réduction des écarts des salaires et du bénéfice de la retraite complète après 25 ans de travail. « Suite au mouvement de contestation des travailleurs de Sonatrach, une note a été adressée par le syndicat de Sonatrach à toutes les sections syndicales. Il ressort de cette note que les points revendiqués vont être réglés par le syndicat national mais... au futur. Promesses habituelles qui ne sont jamais tenues... », indique le conseil syndical de Hassi R'mel dans un communiqué transmis hier à notre rédaction. Saisie par ledit conseil syndical en 2002, la justice a considéré que le point relatif à l'IZCV, étant « un conflit collectif », relevait des compétences du syndicat national de Sonatrach. Or ce dernier est accusé d'immobilisme. « La grève légale est une utopie, une supercherie, et les travailleurs l'ont compris. C'est pour cette raison qu'ils ont eu un comportement spontané pour faire valoir leurs droits en boycottant la restauration pendant plusieurs jours », note le conseil syndical de Hassi R'mel, qui reproche, par ailleurs, à la direction de Sonatrach de ne pas respecter les lois. Il cite le cas de l'IZCV, calculée actuellement sur le SNMG des années passées (75% de 6000 DA), alors qu'elle doit être calculée sur un SNMG de 10 000 DA. Déterminé à faire aboutir ses revendications, le conseil syndical a déposé un préavis de grève pour le 9 septembre 2004. La direction générale de Sonatrach, de son côté, ne souhaite apparemment pas s'exprimer sur la question. « La direction prépare une réponse, la presse en sera informée. Il faut attendre », nous avait sèchement répondu, il y a de cela plus de dix jours, le directeur de la communication de Sonatrach.