Plus de 500 travailleurs de Sonatrach ont observé hier un sit-in devant les bâtiments administratifs de la compagnie pour protester, une fois de plus, contre les dernières augmentations de salaires décidées par l'entreprise. Les protestataires ont fait une marche au niveau de la base de Hassi-R'mel et se sont arrêtés devant les bureaux du chef de région, à qui ils ont remis une lettre par le biais de leurs délégués à travers laquelle ils réitèrent leurs revendications exprimées lors de la dernière assemblée générale. De leur côté, les travailleurs de Boumerdès ont exprimé, hier, leur solidarité avec leurs collègues de Hassi-R'mel et se disent prêts à participer à toute action qu'entreprendra le syndicat national de Sonatrach. Par ailleurs, et dans une lettre adressée à leur syndical national, les représentants des travailleurs du CRD affirment “rester à l'écoute des travailleurs du CRD et s'engagent à entreprendre toute action légale pour faire aboutir ces revendications”. Le conseil syndical de CRD Sonatrach déclare “légitimes les contestations des agents concernés et les soutient par tous les moyens légaux”, et d'ajouter que “le conseil syndical constate qu'il y a eu absence d'une approche globale de la mise en œuvre du système de rémunération, en ce sens que la direction générale n'a pas réuni les conditions sociales requises pour faire accepter et admettre ce système au niveau de la base”. Les syndicalistes de Sonatrach de Boumerdès constatent qu'“il aurait fallu bonifier toutes les activités en même temps pour éviter cet état de frustration et ce sentiment d'exclusion”. Les travailleurs de Hassi-Messaoud affirment, eux aussi, leur soutien aux travailleurs de Hassi-R'mel et se disent prêts à participer à toute action prise par le syndicat national de Sonatrach. Ils indiquent qu'ils attendent “les résultats de la réunion du 23 juillet entre la direction de Sonatrach et le syndicat national pour décider de la forme de protestation à mener”, nous a indiqué hier un représentant des travailleurs. Pour rappel, les travailleurs de Hassi-Rmel ont donné, la semaine dernière, un ultimatum jusqu'au 31 juillet 2008 aux dirigeants de l'entreprise Sonatrach pour satisfaire leur plate-forme de revendications de huit points. Les travailleurs ont rejeté les termes de l'accord conclu récemment entre la direction générale et le syndicat national de Sonatrach qui prévoyait, notamment une revalorisation des salaires entre 15 et 30% et une augmentation de salaires de 6% pour plus de 28% de l'effectif. Ils exigent toujours une augmentation conséquente et surtout équitable pour tous les travailleurs de Sonatrach. Comme ils insistent sur le problème de l'Indemnité de zone et des conditions de vie (IZCV) en demandant que la cotisation de cette indemnité soit indexée sur le SNMG, tout en étant soumise pour les agents de la relève. Les travailleurs revendiquent la prime de risque qui, selon eux, n'a pas été prise en compte jusqu'à présent par les dirigeants de la compagnie, bien que la zone du Sud ait été décrétée par le président de la République en personne comme “zone à haut risque”, ont-ils précisé. Ils demandent la prise en charge par l'entreprise des familles des travailleurs morts sur chantier. Pour rappel, les travailleurs de Hassi-R'mel avaient voté le mois dernier une plate-forme de revendications de 8 points, exigeant qu'elle soit satisfaite avant le 15 juillet. La direction générale de Sonatrach et le syndicat national se sont réunis les 13 et 14 juillet et sont arrivés à un accord sur plusieurs points, notamment une revalorisation de salaires entre 15 et 30%. Un accord qui semble de plus en plus contesté par l'ensemble du personnel exerçant au niveau de la compagnie. M. T.
