Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, qualifie de «minoritaires» et de «partisans d'une idéologie», les opposants à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). «La majorité écrasante des experts ayant participé au débat général lancé par l'Algérie dès la promulgation de la décision d'adhésion était favorable à cette intégration», déclare-t-il, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et le ministre argentin des Relations extérieures et du Culte, Hector Marcos Timerman, animée hier à Alger. «Il y a une minorité d'experts, dont l'orientation idéologique et politique est connue. Ils sont contre toutes les organisations internationales», ajoute-t-il à l'occasion de la signature du protocole d'adhésion de l'Algérie à l'OMC avec l'Argentine. Chargé violemment par la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, et les responsables de l'UGTA, Amara Benyounès se défend. Selon lui, les propos émanant de certains individus sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC sont des «dérapages» sur le plan politique. Il avance, dans la foulée, ses arguments. Selon lui, l'accession de l'Algérie à cette organisation ne l'empêchera pas de continuer à subventionner les produits de base. «Le soutien aux prix relève d'une décision souveraine de l'Etat. L'OMC n'intervient pas dans la politique des prix adoptée par le pays», ajoute-t-il. Selon lui, l'entrée à l'OMC sera «bénéfique pour l'économie nationale». «Quels sont les produits que nous devons importer avec l'OMC et que l'on n'importe pas aujourd'hui ? Nous sommes en train d'importer tout. Nous avons actuellement tous les points négatifs de l'adhésion à l'OMC», estime-t-il. Et d'ajouter : «Le but de cette adhésion est la remise à niveau de l'économie nationale et la consécration de la transparence au niveau du commerce extérieur.» Contrairement à ses premières déclarations dans lesquelles il considère l'entrée de l'Algérie à l'OMC comme «une priorité», Amara Benyounès rectifie sa position. «Nous allons à l'OMC à notre rythme conformément aux orientations du président de la République et du Premier ministre. La décision est irrévocable», lance-t-il. A une question concernant les raisons qui font que le processus d'accession à l'OMC traîne toujours, il assure «qu'il n'y a aucun écueil». «Il y a 160 membres à l'OMC. Chacun a le droit de poser ses questions au candidat à l'accession à l'OMC. Il y a des négociations bilatérales et multilatérales. Il y a quelques jours seulement, nous avons reçu un certain nombre de questions du Canada et de l'Union européenne (UE)», indique-t-il.