Les premières décisions liées à la concrétisation des recommandations des ateliers sur l'information organisés il y a plus d'un mois ont été annoncées hier par le ministre de la Communication, Hachemi Djiar, devant les responsables des médias publics. Ces ateliers, auxquels ont pris part de nombreux professionnels de l'information et des experts, se sont terminés par l'adoption de plusieurs propositions à même de lever toutes les entraves qui paralysent le secteur de l'information, qu'il soit privé ou public. Ainsi, profitant de sa rencontre avec les responsables des organes de presse publics (à laquelle la presse privée n'a pas été conviée), le ministre de la Communication a mis l'accent sur « l'urgence de la réforme du secteur public pour des raisons économiques, technologiques et sociologiques (...) ». Dans une déclaration reprise par l'APS, le ministre, tout en exprimant le soutient de l'Etat à ce secteur, a appelé les responsables à préparer d'ici la fin du mois de septembre prochain « un vrai plan de redressement » afin de permettre à l'Etat d'établir son « plan d'action ». M. Djiar a beaucoup insisté sur « la nécessité de répondre aux attentes des citoyens qui ne sont plus ce qu'elles étaient dans les années 1980 ou 1990 (...) L'esprit d'entreprise doit gagner le secteur public. Nous vivons dans une époque de mutations très rapides et ce secteur n'a pas d'autre choix que de s'adapter ou de disparaître. » En lançant un tel appel, le ministre a voulu souligner l'exigence « d'une mutation et la définition d'un mode opératoire », devenus inévitables face à la rude concurrence du secteur privé, pour ce qui est de la presse écrite, et des chaînes de télévision étrangères, pour ce qui est du média lourd. Pour le ministre, la presse écrite publique a beaucoup perdu sur le terrain, puisqu'elle ne représente aujourd'hui que 5 à 6 % des tirages. « Après 15 ans seulement de son apparition, la presse privée a accaparé 50% du marché publicitaire. Si cela continue à ce rythme, d'ici à 2010-2012, il n'y aura plus de publicité pour les journaux publics », a-t-il averti, avant de noter que l'Etat ne souhaite pas la disparition du secteur public, arguant du fait que « l'Algérie a encore besoin d'un service public de l'information ». Le ministre a beaucoup insisté sur « la priorité » qu'il faut accorder à la gestion de la ressource humaine, en annonçant la création prochaine d'un centre de perfectionnement pour les journalistes de la presse publique et privée. A ce sujet, il a indiqué qu'il « s'agit d'une priorité et qu'il ne reste plus qu'à trouver un local approprié ». Cette action est l'une des recommandations des ateliers sur l'information et le ministre s'est engagé à en faire son plan d'action qui sera concrétisé à court et moyen terme dans le cadre de la refonte du secteur. Parmi les propositions des ateliers, figuraient également la nécessité de la formation au profit des journalistes et l'accès des populations du Sud à la presse. A ce titre, le ministre de la Communication a suggéré, devant les responsables des médias publics, une « analyse plus approfondie » des problèmes que pose justement la diffusion dans plusieurs autres régions du pays dans le but de trouver les solutions les plus adéquates. Il a enfin rappelé l'urgence de la réalisation des projets (gelés depuis des années) d'ouverture des imprimeries dans le Sud, notamment à Ouargla et Béchar, ainsi que dans les Hauts-Plateaux. Ces réalisations, a-t-il déclaré, sont à même de régler définitivement le problème de la diffusion des journaux dans ces régions lointaines et isolées.