«Suicide», réalisé en 2013 par Radouane Beladjila, s'est vu décerner le 1er prix des journées cinématographiques de Témouchent (JCT) dont la première édition, qui s'est tenue du 14 au 17 octobre, a été consacrée au court métrage. D'une durée de 9mn30 et, avec pour support, un efficace scénario, ce film est d'une facture technique aboutie. Usant du cinémascope, du noir et blanc, de deux personnages enferrés dans un conflit comme en un huis-clos mais se déroulant dans un grandiose espace, il se veut un plaidoyer contre le suicide, un fléau national. C'est, cependant, en s'écartant des sentiers battus et en confrontant le spectateur avec un terrifiant «barzakh», que Beladjila réussit son pari cinématographie. Les 2ème et 3ème prix sont revenus, respectivement, à «Identité» de Djawad Abadou et «Dernier recours» de Mahi Bena. Le premier datant de 2012, également en noir et blanc, jette l'effroi autant que «Suicide». Quant au troisième, réalisé en 2013, il traite la situation d'un étudiant en France pris dans l'engrenage du défaut d'autorisation de séjour en ce pays. Par ailleurs, au regard de la qualité des autres films en compétition, le jury a décerné trois prix d'encouragement à «Equivoque» de Youcef Belghalem, «Le terrorisé» de Youcef Souikat et «I hate my Life» qui est un superbe vidéo-clip de Belgrade Hakim. Bien que les prix fussent d'un montant modique, 50000, 30000 et 20000DA, les férus du court métrage n'ont pas boudé la manifestation, venant par leurs propres moyens afin de rencontrer un public et débattre entre lui. Cela a été la même démarche de la part d'un de leur ainé, Moussa Haddad qui a fait le déplacement à la clôture des journées pour présenter son «Harraga Blues» à un public venu nombreux et qui lui a fait l'honneur de ses applaudissements à l'apparition du générique de fin. Il a longuement débattu avec les cinéphiles, ce qui l'a réconforté dans sa démarche, lui qui fait les globe-trotters à travers le pays pour que son œuvre, faute d'un circuit de distribution, soit vue. Enfin, il n'est pas sans intérêt de relever que «Ennejma essabia», l'association organisatrice des JCT, avec le soutien agissant de la direction et de la maison de la culture, a pleinement réussi sa prometteuse opération au profit du 7ème art.