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Pas de voie royale
Réflexion : Politique et stratégie culturelles en Algérie
Publié dans El Watan le 18 - 10 - 2014

Il est convenu de dire qu'une politique culturelle est menée traditionnellement par un Etat et qu'elle se manifeste au travers des actions diverses (discours, dépenses, domaines et acteurs) qui sont caractérisées comme «culturelles». Les remarques qui suivent sont extraites d'une recherche menée en 2011-2013 dans le cadre d'un projet de recherche national sur les champs culturels et les mondialisations (un ouvrage de synthèse critique sur la question est en cours d'élaboration).
La politique culturelle a pour objectif principal de favoriser l'accès de tous à ces activités. Elle consiste, en grande partie, en un soutien aux arts, à la création et à l'institutionnalisation de structures idoines, à la formalisation de programmes, à l'encadrement et à la production de discours. Parmi les grandes actions publiques, on peut, entre autres, citer la politique d'inventaire du patrimoine matériel et immatériel dans lequel s'est engagée l'Algérie depuis quelques années déjà et qui constitue indéniablement le socle institutionnel pérenne qu'il faudra mener à terme en donnant davantage de visibilité aux données recueillies à ce jour.
Cependant, il y a une véritable urgence à prendre en ligne de compte certaines données relatives à la prédominance dans l'espace algérien de biens culturels issus de l'industrie culturelle transnationale, de la circulation de productions et de référents esthétiques entre les différents champs culturels. Cela concerne également l'émergence de nouveau médias en tant que supports de certaines expressions artistiques (chaînes satellitaires dédiées à la musique, au cinéma et au divertissement, sites et plateformes internet, etc.).
Ce constat incite à ne pas négliger les conditions de production et de réception des œuvres et leur impact dans les processus de socialisation artistique, aussi bien collectifs qu'individuels. En outre, il faut souligner certaines implications pragmatiques qu'elles pointent (en particulier tout ce qui touche à la redéfinition du statut des artistes, de la question patrimoniale et des droits afférents, de l'identification de nouveaux modes de gestion des projets culturels, etc.).
Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à reconnaître que l'une des principales tâches d'une politique culturelle nationale est de développer une gouvernance culturelle flexible et innovante. Celle qui promeut la concertation avec les porteurs de projets et qui construit les fondements d'un partenariat actif avec les collectivités locales, les associations de proximité et le mécénat industriel et privé.
Libérer les initiatives culturelles en les accompagnant par des dispositifs d'aide à la création et à la gestion des projets est une nécessité qui ne doit pas pour autant signifier que l'ansejisation (ndlr : néologisme de l'auteur à partir de Ansej, Agence de soutien à l'emploi des jeunes) des structures culturelles (création-production-diffusion) soit la panacée en matière d'autonomisation des initiatives.
Rappelons que, outre les contraintes propres à la gestion d'entités économiques et commerciales, la nature de la production culturelle (sachant, par ailleurs, sa part minoritaire dans le budget des ménages) souffre de la variation des goûts, des modes et d'une forte concurrence à travers l'offre numérique infinie, en grande partie gratuite et/ou piratée. Ce qui en fait donc un secteur extrêmement vulnérable et fluctuant du point de vue économique.
Il n'y a pas, on s'en doute, de voie royale en matière de conception et de structuration d'une politique culturelle nationale et certaines prophéties expertes, disposant de solutions clés en main, sont tout aussi dangereuses que l'inertie routinière et satisfaite. Les choix et les stratégies obéissent à la fois à des conditions objectives du développement économique du pays, à l'état général du secteur culturel national et à l'offre des échanges mondialisés dans l'espace algérien physique ou virtuel. C'est pourquoi un état des lieux objectif et serein est plus que nécessaire. Il s'agira d'identifier les acquis en termes d'infrastructures, de dispositions législatives, de moyens budgétaires et de ressources humaines (en pointant davantage les compétences disponibles que les simples effectifs).
Le reste, c'est-à-dire les projets, les programmes et les prévisions dépendront tout à la fois des prospectives politiques que des initiatives individuelles et collectives citoyennes. Au final, l'investissement public en matière d'infrastructures et de budgets de fonctionnement, le management des projets, la formation et l'éducation à la culture, l'accompagnement des projets de développement décentralisé dans le secteur sont condamnés à se définir et se penser en termes de stratégie nationale et non d'initiatives conjoncturelles et circonstancielles. L'enjeu, évidemment, est de se prémunir à la fois des modèles administratifs rigides et hégémoniques et du laisser-faire, laisser-aller, au nom des logiques de marché dominées par la culture du loisir et de l'entertainement.


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