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Le th��tre en qu�te de libert�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 05 - 2011


Par Ahmed Cheniki
D�cid�ment, le � festival du th��tre professionnel � qui a commenc� le 24 mai est peut-�tre le r�v�lateur privil�gi� de la profonde crise caract�risant le territoire du th��tre en Alg�rie qui conna�t une s�rieuse r�gression et une grave d�saffection du public qui ne se reconna�t pas dans des pi�ces souvent pauvres.
Un vent de contestation marque tous les th��tres enferm�s dans un syst�me d�organisation obsol�te, autoritaire et sans projet. Les choses deviennent de plus en plus graves dans un univers th��tral vivant une de ses crises les plus terribles depuis l�ind�pendance, � l�image d�ailleurs de notre pays en mal de l�gitimit�. Jamais, peut-�tre, le th��tre et les autres formes de repr�sentation artistique et litt�raire n�ont connu des moments aussi tragiques, malgr� l�augmentation graduelle du budget allou� au minist�re de la Culture qui n�a pas, jusqu�� pr�sent, r�ussi � rompre avec cette nouvelle tradition des �festivals� sans objectifs, ni gestion rationnelle. Atteignant 0,8% du budget national, la part financi�re du minist�re de la Culture n�a nullement servi � l��laboration d�un projet culturel viable pouvant d�boucher sur la mise en �uvre, pour reprendre Antoine Vitez, d��une culture �litaire pour tous�. En 2011, le cin�ma est aux abonn�s absents, apr�s une scandaleuse dissolution des structures publiques de cin�ma sans penser � des espaces de substitution, le livre vit � l�aune de la marginalisation de plusieurs genres �ditoriaux, la peinture a perdu ses marques� Ce qui est grave, c�est cette propension � aller vers une recentralisation de la chose culturelle alors que la d�centralisation est le lieu central du jeu d�mocratique. Le minist�re de la Culture pense r�gler la profonde crise du th��tre en recourant � la transformation des structures communales en th��tres r�gionaux sous la tutelle, bien entendu, du minist�re de la Culture. Les communes devraient, au contraire, �tre le lieu central autour duquel devrait s�articuler l�animation culturelle et th��trale, comme dans tous les pays avanc�s, sans remettre en cause la pr�sence des th��tres r�gionaux d�j� existants dont l�organisation est d�sormais obsol�te, exigeant d�autres r�gles de fonctionnement et de gestion et de nouvelles directions recrut�es apr�s la pr�sentation d�un CV et d�un projet de travail de trois ans. Le mode de d�signation actuel, non d�mocratique et favorisant le client�lisme et l�opportunisme, a fait trop de mal � un th��tre sans public, alors que tout le monde sait que le nerf de la guerre de la repr�sentation th��trale demeure le public qui devrait payer sa place. Tr�ve d�invitations qui continuent � v�hiculer l�illusion d�une pr�sence trop occasionnelle, lors des �festivals� et qui fait du th��tre un canard boiteux trop mal g�r�, vivant sous le sceau de la tricherie, de la forfaiture et d�une dramatique distribution d�une rente qui a d�j� fait trop de mal dans un �festival national du th��tre dit professionnel� et de divers �festivals� locaux et r�gionaux qui consomment l�argent public sans une v�ritable justification. On invite des troupes �trang�res trop peu connues, des participants � des colloques trop peu s�rieux, pour la plupart, sans un quelconque appel � communications, des �encadreurs� d�ateliers dont souvent le niveau est extr�mement bas. Beaucoup de soup�ons marquent ce territoire. On parle de renvoi d�ascenseur. Concr�tement, qu�a gagn� le th��tre en Alg�rie qui conna�t une tr�s grave r�gression de ces rencontres o� l�argent public est dilapid� ? Ni rentabilit� symbolique ni mat�rielle. Bien au contraire, certains �trangers viennent plut�t faire du tourisme. Un autre cr�neau, celui d�une formation trop peu rentable, traverse les th��tres qui, au lieu d�organiser d�illusoires s�ances de transe formative devraient plut�t faire appel � de vrais formateurs venant de grands th��tres europ�ens et envoyer nos techniciens et com�diens dans des th��tres et des festivals �trangers d�couvrir le th��tre, au sens plein du terme et y subir un v�ritable recyclage. Il faudrait des objectifs clairs, pr�cis, un bilan critique, comme celui fait lors de la premi�re session de 2006 o� il avait �t� conclu que la situation �tait grave et qu�il fallait donner le temps � tous les praticiens de la sc�ne d�entamer un travail s�rieux de recyclage en Alg�rie, sous la direction de vrais animateurs recrut�s dans les grands th��tres europ�ens, et de participer � des s�ances de recyclage et de perfectionnement � l��tranger, avant d�organiser l�autre �dition trois � quatre ans apr�s. Le th��tre est un espace de perfectionnement permanent. Tout le monde s�accorde � affirmer la n�cessit� d�une profonde refonte de l�activit� th��trale et de la mise en �uvre d�une s�rie d�actions visant � lib�rer l�entreprise th��trale de situations n�gatives bloquant tragiquement son d�veloppement. L�absence de formation d�une partie du personnel et un manque flagrant au niveau culturel (auto-formation, lecture, connaissance superficielle des techniques rudimentaires de l�interpr�tation, de la mise en sc�ne et des autres m�tiers du spectacle) rendent l�entreprise quelque peu ardue. Ce qui permet de dire que le domaine de la formation et le th��tre �jeune public� constituent les �l�ments-cl� d�une transformation future de l�activit� th��trale. Mais ce qui est � d�plorer tr�s s�rieusement, c�est le peu de pr�sence f�minine dans les m�tiers du th��tre. Ce qui refl�te peut-�tre le retard culturel v�cu par un pays comme l�Alg�rie o� les femmes demeurent absentes des espaces culturels publics. N�est-il pas temps d�encourager les lyc�ennes et les �tudiantes � p�n�trer cet univers qui est paradoxalement peu ouvert � l�expression f�minine. Il faut �galement donner plus de possibilit�s d�expression aux danseurs qui ont d�ailleurs suivi une formation de qualit�, mais qui, malheureusement, v�g�tent et se trouvent s�rieusement marginalis�s. Il est temps de faire quelques propositions pouvant permettre une red�finition de l�activit� th��trale en Alg�rie. La question de la gestion est primordiale. Le choix du gestionnaire est d�une importance cruciale. Comment est g�r� le th��tre et par qui ? Certains responsables des th��tres publics d�cr�dibilisent le th��tre, constituant une v�ritable menace pour le m�tier. Les textes existants sont d�sormais obsol�tes, il est d�une n�cessit� absolue de revoir les textes r�gissant l'institution th��trale, et les compl�ter par des dispositifs juridiques englobant l'activit� th��trale publique et �ind�pendante �. A c�t� de l�absence de textes coh�rents et clairs correspondant � la r�alit� d�aujourd�hui, le manque de formation pose s�rieusement probl�me. Il faudrait repenser s�rieusement cette question : �coles sp�cialis�es, universit�s, conservatoires, secteurs de l'�ducation, il faut insister �galement sur la formation continue, qui touche tous les corps de la profession. L�Ismas (Institut sup�rieur des m�tiers des arts du spectacle), comme d�ailleurs le d�partement de th��tre de l�universit� d�Oran manquent tragiquement de moyens et d�encadrement s�rieux. Ce sont, jusqu�� pr�sent, des �tablissements peu s�rieux, trop ferm�s sur l�environnement ext�rieur et manquant dramatiquement d�un plan viable de formation. Les membres des troupes manquent s�rieusement de formation. Aussi, est-il n�cessaire de multiplier les sessions de recyclage � l�int�rieur et � l�ext�rieur des �tablissements. Il serait peut-�tre possible d�inviter des instructeurs �trangers et nationaux et de faciliter le perfectionnement de nos com�diens et de nos techniciens dans des th��tres et des centres de formation �trangers. Se pose, certes, la question du niveau scolaire de nombreux �l�ments qui rendrait tout recyclage quelque peu d�licat, mais le recrutement de jeunes dipl�m�s ou poss�dant un bagage culturel quelque peu cons�quent est � m�me de r�gler ce probl�me. Il est indispensable de penser s�rieusement � la formation du personnel technique (lumi�re, son, costume, maquillage, d�cor, maquette�) et artistique. La cr�ation d�une section �m�tiers de la sc�ne� dans des centres de formation professionnelle pourrait peut-�tre pallier l�insuffisance de nos th��tres en personnels techniques. Un autre probl�me tr�s s�rieux caract�rise les th��tres publics, c�est l�absence d�une formation sp�cifique des personnels administratifs et de gestion. Ce qui engendre de graves d�sagr�ments dans les �tablissements culturels. Le th��tre est, tout d�abord, un service public. A partir de cette id�e-cl�, il faudrait d�finir une politique en mati�re de subventions allou�es au th��tre tout en insistant sur la possibilit� de diversifier ces subventions. Outre la contribution de l'Etat, il faudrait que le secteur priv� participe � la cr�ation artistique dans ce pays (m�c�nat / parrainage). L�Etat devrait soutenir s�rieusement la production th��trale en usant d�aides directes et indirectes. Ainsi, le fonds d�aide � la production th��trale accorderait son aide aux projets pr�sent�s par les th��tres publics et �priv�s�. Tous les dossiers (cahier de r�gie, texte dramatique) devraient �tre examin�s par une commission constitu�e de sp�cialistes reconnus et qui attribueraient des subventions aux projets les plus s�rieux, ind�pendamment de l�instance �mettrice (th��tre public, priv� ou amateur). L�aide � la diffusion est aussi importante. Les collectivit�s locales, � travers leurs commissions culturelles, apporteraient un soutien r�gulier aux troupes en diffusant notamment les spectacles dans leurs communes. Les th��tres devraient avoir une strat�gie de la communication tr�s agressive. La question du public est s�rieuse, elle n�cessite la mobilisation de toutes les �nergies cr�atrices des �tablissements artistiques. Le travail de communication commence bien avant le d�marrage des r�p�titions. Tourn�es dans les lyc�es, rencontres avec d��ventuels spectateurs dans des espaces publics, d�placements, contacts avec les m�dias, les moyens audiovisuels et la presse, d�fil�s� sont autant d�actions � entreprendre par les �quipes charg�es de la promotion du spectacle. Cette politique de relations publiques, absente de nos �tablissements culturels, est primordiale pour la diffusion d�une pi�ce et sa r�ussite. Aucun th��tre ne dispose d�une biblioth�que ou d�un simple local de centralisation des archives (documents, d�cors,
bulletins, prospectus, manuscrits�). Il est temps de faire du th��tre public un v�ritable centre de rayonnement culturel. La recherche sur le th��tre en Alg�rie est extr�mement p�rilleuse et incertaine. L��cueil le plus important demeure la raret� et l��parpillement de sources documentaires viables. L�information est souvent partielle, partiale, donc tronqu�e. Ainsi, les chercheurs, les hommes de th��tre et les �tudiants ne trouvent souvent pas des mat�riaux et des productions dramatiques pouvant les aider dans leurs recherches. Les chercheurs s�int�ressant � ce champ ne cessent de se plaindre de cet �tat de choses qui limite consid�rablement l�efficacit� et la port�e de leurs travaux les condamnant souvent � se convertir en coureurs de fond(s) � la qu�te d�hypoth�tiques archives. Tous ceux qui ont eu � travailler sur l�art dramatique n�ont pas manqu� de poser ce probl�me de la documentation et d�une m�moire trop d�faillante et d�insister sur les difficult�s engendr�es par cette grave carence au niveau documentaire. Jusqu�� pr�sent, aucune structure sp�cialis�e dans la collecte et la centralisation de l�information documentaire relative � la pratique th��trale en Alg�rie n�existe. Ce vide documentaire est � l�origine de nombreux malentendus : informations fournies souvent partiales et incompl�tes, manque de pr�cision et de rigueur, conclusions h�tives�Notre lecture d�un certain nombre de travaux sur le th��tre, la litt�rature, les arts plastiques ou le cin�ma nous a renseign� sur les d�g�ts engendr�s par ce manque tragique de bases documentaires : r�duction du champ d�investigation � la r�gion � laquelle appartient le chercheur, g�n�ralisations abusives, regard r�ducteur, m�connaissance de la repr�sentation artistique dans les autres r�gions (sp�cificit�s, itin�raires, tendances). La lecture r�ductrice de la repr�sentation artistique est tributaire de cette dramatique carence au niveau documentaire. Pourquoi ne pas envisager la cr�ation d'un centre national du th��tre alg�rien, surtout que le d�cret du 6 janvier 1963 fait allusion � cette structure ? La m�moire du th��tre se perd par pans entiers. Il est crucial de r�gler ce probl�me. Le manque de rigueur dans la production et la diffusion th��trale se traduit surtout par l'absence de structures qui veillent � l'�valuation des manifestations culturelles (manque de transparence qui permet de dresser des bilans r�els, comme c�est le cas de la fameuse Alger capitale de la culture arabe, et la subvention allou�e au festival du th��tre professionnel). Il est fondamental de faire conna�tre les budgets allou�s � l�activit� th��trale et � ces manifestations. Jusqu�� pr�sent, nous ne connaissons pas le budget consacr� au festival national du th��tre professionnel. La question du public est fondamentale. Est-il normal de continuer � claironner sans fin que les th��tres ont produit un nombre important de pi�ces, mais tragiquement d�sert�es par le public qui, connaisseur, ne peut admettre la m�diocrit�, � l�exception de quelques rares productions ? Cette mani�re de faire est trop peu rentable. Il est mortel de continuer � produire sans la mise en �uvre d�une politique de s�duction du public qui mettrait un terme, peut-�tre, � ces pi�ces-ta�wan, produites en moins de deux mois, sans une r�elle interrogation des jeux de la mise en sc�ne et des espaces spectaculaires. C�est aux th��tres d��tre combattifs et agressifs au niveau de la diffusion en organisant des rencontres dans diff�rents espaces (usines, lyc�es, �coles, universit�s�) avant, pendant et apr�s la r�alisation de la pi�ce. Il serait peut-�tre temps de lancer un th��tre �jeune public� qui pourrait contribuer � former un public pour le th��tre qui, aujourd�hui, boude les lieux de repr�sentation. La prospection d'autres espaces de repr�sentation et l'exploitation rationnelle des espaces culturels disponibles, notamment les th��tres romains. De vrais d�bats devraient avoir lieu pour permettre la r�alisation de pi�ces pouvant prendre en charge la culture-source et les lieux de la repr�sentation th��trale. Ce qui inciterait les praticiens et les critiques � se familiariser avec les techniques et les tendances du th��tre �universel� et � entreprendre une s�rieuse plong�e dans les exp�riences alg�riennes. Ce serait utile de s�inspirer des travaux de Allalou, Ksentini, Bachtarzi, Rouiched, Kaki, Hadj Omar, Alloula, Kateb Yacine� et des nouvelles exp�riences sc�niques, en partant de Kantor, Vinaver, Grotowski, Mnouchkine, Brook. Ariane Mnouchkine est pr�te � aider et soutenir les com�diens, les techniciens et les metteurs en sc�ne. Si elle n�est pas venue l�ann�e derni�re � Alger, c�est parce qu�elle ne pouvait cautionner un festival o� l�exclusion, l�absence d�objectifs clairs et un manque flagrant de libert� constituent la r�gle de conduite. Comme d�ailleurs d�autres hommes de th��tre europ�ens qui m�ont assur� de leur solidarit� avec les hommes et les femmes de th��tre en Alg�rie qui, libres, se battent pour la d�fense de leur m�tier. Le �festival� du th��tre dit professionnel est un espace qui conjugue l�exclusion au temps de l�ignorance et de la m�diocrit� au moment o� partout dans les pays du monde, y compris en Alg�rie, la qu�te de la citoyennet� et de la libert� de ton et de parole devient patente et primordiale. C�est aux hommes et femmes du m�tier, avec le soutien du public et de la critique, de changer les choses et de faire du th��tre, pour reprendre Brecht, le miroir de nos pr�occupations et le pr�lude � de futurs combats. Le combat de quelques com�diens et artistes et le vent de contestation qui traversent les th��tres en Alg�rie sont l�expression d�un ras-le bol g�n�ral dans un univers trop d�sorganis�, marqu� par des salaires trop bas et un fonctionnement anachronique de l�entreprise th��trale. L�initiative d�un groupe d�artistes qui organisent un sit-in au th��tre pose s�rieusement la question de la n�cessit� d�un d�bat s�rieux, sans complaisance ni exclusion, sur la pratique th��trale en Alg�rie. Dans les ann�es 60, la moyenne des spectateurs (places payantes) �tait de 400 par repr�sentation. Il faudrait mettre un terme au r�gime des �invitations� provoquant beaucoup de d�g�ts au th��tre qui sont des administrations bureaucratis�es � l�extr�me. Dans tout cela, le public est aux abonn�s absents, victime d�une gestion anachronique et trop peu s�rieuse. Il y aurait dans ce festival des journalistes qui diraient tout le �bien� qu�ils �penseraient� de ce festival, travaillant pour le bulletin de la manifestation et couvrant cette m�me zerda sans rituel festif. L��thique journalistique est foul�e aux pieds.


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