Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a remis par écrit, jeudi à l'APN, sa réponse à la question orale sur la publicité posée par le député Mohamed Daoui du parti El Karama. Le député avait interpellé le ministre sur trois points essentiels, à savoir la politique de la tutelle en ce qui concerne l'organisation et la gestion de la publicité publique, les critères fixés en matière de distribution des marchés publicitaires et, enfin, les raisons qui font que certains titres de la presse nationale bénéficient largement de la publicité du secteur public alors que d'autres en sont privés. En plénière, le ministre a précisé que sa réponse a été remise par écrit au député du fait que ce dernier avait transmis sa question par écrit, bien qu'elle ait initialement été programmée en orale. Alors que les députés FFS ont accusé le ministre de vouloir, par ce procédé, éviter de répondre publiquement à une question relevant d'un secteur sensible, Mohamed Daoui a expliqué qu'il ne comptait pas se présenter en plénière et c'est la raison pour laquelle la réponse du ministre lui a été transmise par écrit. Il n'a pas manqué, cependant, de lire le contenu de cette réponse aux journalistes présents à l'hémicycle. Il en ressort ainsi que la publicité publique est gérée par une entreprise publique, en l'occurrence l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) qui jouit, selon le ministre, «d'un caractère économique et d'une indépendance financière» ; sa gestion qui «obéit aux règle de l'économie de marché» l'oblige à «imposer des normes lorsqu'il s'agit de distribuer des marchés publicitaires». Ces normes se réfèrent, selon lui, à quatre points : le volume du tirage, les préférence de l'annonceur, la notoriété du titre et le respect de la déontologie et des règles du métier. M. Grine a conclu sa réponse en indiquant, en ce sens, qu'une loi est en cours de préparation au niveau de son département. Il convient de rappeler, à ce propos, que le quotidien arabophone El Khabar a accusé, dans son édition de lundi dernier, de vouloir «bâillonner la presse libre en Algérie» à travers des pressions exercées sur les grands annonceurs pour qu'ils cessent de placer leur publicité dans des journaux qui se sont opposée au quatrième mandat du président Bouteflika. A l'APN, les députés FFS affirment que «la publicité est sous le contrôle d'un groupe d'individus qui la gèrent à leur guise».