Le secteur de la publicité a connu une croissance estimée à 39,4% entre 2006 et 2007. La publicité en Algérie échappe au monopole de l'Anep. 51% du marché est géré par le secteur privé; en communiquant ce chiffre jeudi devant les sénateurs, dans une séance plénière consacrée aux questions orales, le ministre de la Communication, M.Rachid Boukerzaza, a tenu à démentir l'existence d'un quelconque monopole de l'Etat sur un secteur en nette évolution. Ainsi, il a battu en brèche la thèse selon laquelle les autorités politiques font de la publicité un moyen de pression, notamment sur la presse écrite privée. 13 milliards de DA de recettes Poursuivant son argumentaire, le représentant du gouvernement a affirmé que les recettes publicitaires enregistrées en 2007 ont atteint les 13 milliards de dinars. 10,4 milliards pour la presse écrite dont 4, 5 milliards pour les journaux privés et 5,9 pour le public. Les recettes de la publicité télévisuelle sont de 3,221 milliards de DA et de 600 millions de centimes pour la Radio nationale, alors que les panneaux publicitaires sont partagés entre l'Anep et les privés. Cela témoigne, selon le ministre, d'une dynamique de développement et d'investissement enregistrée par le marché publicitaire en Algérie qui a connu de grands progrès depuis la consécration de l'information plurielle au début des années 90. Le ministre a estimé que ce secteur a connu une croissance estimée à 39,4% entre 2006 et 2007. L'intérêt de plus en plus croissant des opérateurs économiques aux supports publicitaires a amené certains titres de presse à augmenter les tarifs jusqu'à 167% au courant de ces trois dernières années. La création d'une agence de publicité publique, Anep, obéit au souci de contrôler les dépenses publiques, précise le ministre. Dans le même chapitre, à une question d'un membre du Conseil de la Nation sur les mécanismes de régulation du marché publicitaire en Algérie, le ministre a précisé que «le projet de loi régissant le secteur de la publicité est en cours de finalisation au niveau de son département ministériel et sera présenté au Parlement dans les prochaines semaines». Ce texte vient «actualiser» la loi sur la publicité élaborée entre 1998-1999, resté en suspens au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN). «Compte tenu de l'évolution du secteur de la publicité, nous avons estimé nécessaire de proposer un nouveau texte pour mieux l'organiser tout en veillant à tenir compte du contenu du premier texte et des interrogations des membres du Parlement», a -t-il affirmé avant d'ajouter que tous les acteurs concernés ont été impliqués, outre le recours à un groupe d'experts. Le projet de loi tend à «briser le monopole et à définir des règles répondant aux normes internationales en vigueur». Des contrats de performance Autre projet de loi très attendu pour les semaines à venir, concerne les opérations de sondage d'opinion. L'importance d'un tel texte de loi qui vise à régir les sondages d'opinion s'impose eu égard à «l'impact dangereux» de ce genre d'opérations qui englobent différentes questions intéressant l'opinion publique, notamment les questions sécuritaires et politiques. Le ministre évoque les résultats de certains sondages qui ne répondent pas à des critères scientifiques en la matière, a indiqué M.Boukerzaza. Enfin, il a révélé l'existence d'une nouvelle stratégie régissant l'activité des médias publics et reposant sur les contrats de «performance». Cette stratégie définit avec précision les objectifs tracés par le secteur et servant de base à l'évaluation de l'activité des personnes en charge des médias, conclut-il.