L'initiative du Front des forces socialistes (FFS) portant sur l'organisation d'une conférence nationale sur le consensus national prend forme. Le plus vieux parti de l'opposition entame, à partir d'aujourd'hui, un cycle de consultations avec les différentes parties, notamment les formations politiques, les personnalités nationales, les citoyens ainsi que des représentants du pouvoir. Le parti a déjà tracé un calendrier des rencontres pour cette semaine. Aujourd'hui, l'instance présidentielle du FFS a prévu de rencontrer les secrétaires généraux du RND et du FLN, alors que la journée de demain sera réservée à la personnalité Ali Benflis. Pour ce qui est de jeudi, le FFS a pris rendez-vous avec le leader du MSP et, dans l'après-midi, il rencontrera Mouloud Hamrouche. Le FFS a décidé d'aller vers ces acteurs politiques pour écouter leur position par rapport à la situation qui prévaut dans le pays et recueillir les avis des uns et des autres sur cette initiative lancée il y a quelques mois. Mohamed Amokrane Cherifi, membre de l'instance présidentielle a expliqué, hier lors d'un point de presse animé au siège et parti et portant sur l'état de préparation de la conférence, que la reconstruction d'un consensus national est une démarche dictée par la conjoncture politique actuelle. Pour le FFS, il s'agit là de l'unique voie pour affronter les dangers qui planent sur le pays, que ce soit sur le plan national ou international. La démarche du FFS, selon Amokrane Cherifi, est non partisane, ce n'est pas une conférence nationale politicienne mais une conférence pour l'intérêt national et de haut niveau. «Certes, nous avons lancé cette initiative, mais nous restons de simples facilitateurs et, en tant que tels, nous veillerons à ce que cette conférence soit un cadre où chaque parti, chaque personnalité, chaque citoyen puisse venir exposer ou exprimer son avis et faire des propositions pour aller vers un consensus. Cette démarche doit être neutre, sans préalable. Nous n'allons pas fixé de date pour la tenue de cette conférence. Il ne nous appartient pas de le faire. C'est aux participants, d'un commun accord de décider de cette action. Le FFS tient à être neutre dans cette opération afin de ne susciter aucune critique», affirme le conférencier. Pour éviter tout amalgame ou une mauvaise interprétation de cette démarche, Amokrane Cherifi assure que l'initiative du FFS ne se substitue nullement aux autres initiatives. Pour lui, chaque action apporte inévitablement un plus pour notre pays : «Cette conférence nationale va rassembler les partis de l'opposition et le pouvoir. Mais nous avons compris, au sein du FFS, que pour la réussite d'une telle initiative il faut l'implication du citoyen. Il faut donner la parole aux Algériens car ils sont les premiers concernés. Cette conférence n'est pas celle des appareils.» Et de préciser que cette conférence se déroulera en deux phases : la première vise à donner la parole aux différents acteurs de la société, quelles que soient leurs sensibilités, et la deuxième consiste à désigner tous les points de divergence et les différentes approches. Si les convergences l'emportent sur les divergences, il y aura l'élaboration d'une plateforme de consensus. L'instance présidentielle du FFS lance, à cet effet, un appel aux citoyens pour contribuer à la réussite de cet événement, comme il invite les partis politiques, quels que soient leurs programmes ou leur sensibilité, à faire preuve de retenue et d'esprit de conciliation pour contribuer à apaiser les tensions et éviter les surenchères.