Les services de la gendarmerie de Baraki ont saisi 18 quintaux de poulets avariés, destinés à la consommation, apprend-on auprès de ce corps de sécurité. L'opération, qui a permis de saisir cette marchandise impropre, a eu lieu lors d'un contrôle routinier au lieu-dit Ronda, dans la localité de Raïs. Après vérification, il s'est avéré que le camion frigorifique contenait une quantité de poulets congelés et éviscérés. Le propriétaire n'était pas en possession de l'attestation du vétérinaire, précise-t-on. Le produit saisi a été par la suite soumis au contrôle du vétérinaire du Bureau d'hygiène communal (BCH) de Sidi Moussa, qui a affirmé que le produit était impropre à la consommation, en raison de l'absence de conditions de stockage. Une odeur nauséabonde se dégageait des poulets, dont la date d'abattage remonte à une année plus tôt.Le vétérinaire a immédiatement demandé la destruction des produits saisis. On apprend que le commerçant interpellé à Baraki voulait commercialiser son produit sous forme de «cachir». Ce phénomène de vente des produits avariés qui provoquent des intoxications parfois mortelles s'est répandu ces dernières années. Lors d'une conférence organisée au siège de l'Ugcaa à Belouizdad, ayant pour thème «L'intoxication alimentaire dans les lieux publics, notamment les restaurants», des chiffres effarants, dont on n'a pas pu vérifier la véracité auprès des instances du commerce, ont été avancés par des participants. «50 000 tonnes de produits alimentaires périmés sont commercialisées chaque année, soit 1,5 kg pour chaque citoyen», signale à El Watan le porte-parole de l'Ugcaa, El Hadj Tahar Boulenouar. Ce dernier s'en prend surtout aux revendeurs informels, chez qui «transitent la majorité des produits avariés. Plus de 70% des produits impropres à la consommation sont écoulés par des revendeurs illégaux». «Les agents de contrôle n'étant pas habilités à contrôler l'informel, tous les produits impropres à la consommation y transitent et arrivent sans difficulté au consommateur. Même des grossistes légaux, voyant leurs produits dépasser la date de péremption (conserves, fromages et même des légumes, etc.), les écoulent dans ce circuit parallèle en les cédant à des revendeurs contre un certain intérêt», estime M. Boulenouar, qui relève que les marchés de gros, comme celui de Semar, sont illégaux, car ils ne disposent pas des conditions de stockages (chambres froides) valables. Le porte-parole de l'Union met également l'accent sur les produits importés, «ces produits sont les plus vulnérables du fait du processus de transport très lourd. Plus le produit tarde à arriver au consommateur, plus les risques sont importants, et qui plus est les autorités ne peuvent contrôler la marchandise qu'après son arrivée au port. L'absence de laboratoires de contrôle en nombre suffisant fait craindre par ailleurs la persistance des produits avariés mis en vente», conclut-il.