Depuis quelque temps, l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoc) se pose des questions sur la qualité du poulet commercialisé en Algérie. Des rumeurs font état, en effet, de l'utilisation d'hormones dans l'élevage de volaille, et du poulet en particulier. Une pratique qui a été interdite dans plusieurs pays à cause de son impact sur la santé du consommateur. Car les hormones injectées dans les sujets ne disparaissent pas après la cuisson. Le corps humain absorbe ces hormones ainsi que tous les produits chimiques utilisés dans l'élevage de volaille ou de bétail. Jusqu'à présent, les rumeurs qui circulent sur le marché de la volaille n'ont été ni confirmées ni infirmées. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) estime, à ce propos, qu'il n'y pas de fumée sans feu. « Les rumeurs persistent et en l'absence de contrôle régulier, l'élevage par des hormones n'est pas à écarter. Les éleveurs en tout cas en parlent de plus en plus. Pour nous, tout est possible », indique le porte-parole de l'UGCAA, Hadj-Tahar Boulenouar. Selon Mourad Dif, éleveur de volaille et commerçant, il est fort probable que l'élevage par hormones soit pratiqué en Algérie. « En l'absence d'un contrôle régulier, nous ne pouvons pas prouver que cet élevage existe en Algérie. Mais je pense que c'est très possible, favorisé par l'émergence de l'informel. C'est là où se vendent les viandes non contrôlées », explique-t-il. Il écarte, toutefois, l'hypothèse d'une commercialisation de ces volailles sur les marchés formels. « Il faut savoir que les sujets sont certifiés avant l'abattage et une fois sortis des abattoirs. Si le poulet par exemple est impropre à la consommation, il est interdit à la commercialisation de facto. Ce qui signifie que si le poulet a été élevé à base d'hormones, ça se saurait », affirme-t-il. Il précise, dans ce contexte, que ce type de volaille existe, il serait commercialisé dans des « boucheries » informelles, au même titre que les produits avariés ou contrefaits. Néanmoins, Mourad Dif reconnaît que des vitamines et des médicaments, prescrits par des vétérinaires, sont administrés par injection à la volaille pour accélérer sa croissance. Ainsi, les poules sont aptes à être abattues au bout de 30 jours au lieu de 60. Mais selon cet éleveur, c'est une pratique admise de par le monde qui ne représente pas de danger pour l'homme. « Pour plus de sécurité, nous conseillons au consommateur de ne jamais acheter de poulet ou autre volaille dans les marchés informels et d'éviter les produits qui ne sont pas étiquetés », avertit-il.