C'est aujourd'hui que le ministère des Transports devrait dépêcher une mission pour faire le constat in situ sur l'état de la piste de l'aéroport Soummam Abane Ramdane de Béjaïa et décider de sa fermeture immédiate ou non. La commission que devrait conduire le directeur des aéroports auprès du ministère est très fortement attendue, aussi bien du côté des instances élues de la wilaya, notamment l'APW, que par l'opinion tenue finalement en haleine par une affaire qui a largement débordé de son cadre technique. Des partis politiques, à l'exemple du FFS, ont en effet dit leur mot sur le sujet et il n'est pas dénué d'accusations, puisque l'attitude des pouvoirs publics est jugée « discriminatoire ». Les représentants du RCD ont quant à eux prévenu qu'ils ne toléreront pas que la région fasse les frais de la « cacophonie gouvernementale ». suspicion ouvertement exprimée par les élus toutes tendances confondues est reprise par les citoyens déroutés par les éléments contradictoires qui alimentent le dossier depuis la virée, dimanche dernier, d'une équipe du département des travaux publics. Celle-ci avait pour rappel préconisé la fermeture immédiate de l'aéroport pour dommage constaté sur le tarmac. Le président de l'APW nous apprenait hier que des contacts ont été entrepris avec les députés de la région pour un supplément d'appui au niveau des autorités centrales. Encore une fois se vérifie donc la proportion à douter des arguments techniques avancés par le personnel des travaux publics pour parier sur une sorte de travail de lobbying, pour, croit-on, contrer celui fait par des cercles dont le dessein est de déclasser la destination Béjaïa. Les élus mesurent-ils assez les risques qu'ils pourraient faire encourir au trafic aérien et aux passagers ? A l'unisson, ces derniers ont répondu qu'ils sont prêts à encaisser une décision de fermeture si celle-ci est portée par une expertise solide qui ne laisse point planer le doute. Car jusqu'à présent, les autorités compétentes semblent pour le moins faire montre d'une « légèreté » qui n'est pas faite pour arranger les choses. Le spectre de la fermeture, agité une première fois en février dernier, n'avait pour éléments d'urgence que la nécessité d'effectuer les travaux de réfection de la piste en période sèche puisque, a-t-on défendu, le béton bitumineux ne pouvait souffrir des précipitations. Raisonnement accueilli par des moues sceptiques et qui n'a finalement pas tenu devant la pression exercée par les élus. Avec l'accord du ministère des Transports, il a été en effet convenu de laisser passer la saison estivale, période de l'année qui enregistre le flux de passagers le plus important, et de fermer l'infrastructure dès fin septembre pour les quelques mois que dureront les travaux de réfection. Moins de trois mois après, et au moment où de nouvelles lignes ont été ouvertes pour répondre à la demande, l'on se rend compte donc qu'il y a risque sur le mouvement des aéronefs, sans que la nature du « danger » ne soit clairement établie, ou du moins communiquée. La commission, qui aurait effectué son déplacement pour vérifier des réserves émises par un bureau d'études, aurait simplement déposé un rapport laconique sur le bureau du wali de la wilaya en conseillant la suspension de l'activité, dès le 24 juillet dernier. Une indication dont le premier responsable de la wilaya a seulement pris acte, la décision en dernier ressort revenant au ministère des Transports qui devrait donc se prononcer dès aujourd'hui.