Le forum culturel aurassien (FCA), pour sa septième édition, a reçu, samedi passé au centre de recherche scientifique de l'université Hadj Lakhdar de Batna (ex Mouhafadha), la voix transcendante des Aurès, Houria Aïchi et le professeur Noueddine Sâadi, auteur du livre «Houria Aïchi, Dame des Aurès » paru aux éditions Chihab. La rencontre, organisée par l'association des Amis de Medghacen en collaboration avec l'université Hadj Lakhdar, a été l'occasion pour le public de Batna de découvrir l'autre facette de cette enfant de la ville. Certes, l'audience, déjà conquise, connaît son répertoire, ses chansons et sa voix puissante et pure, mais rares sont ceux qui connaissent son univers artistique et l'intérêt de son travail avec les fondements culturels du chant chaoui. Un univers raconté dans le livre, sous forme de discussion avec l'auteur, son ami de toujours. «Ce livre n'est pas une biographie mais une sorte de démarche de l'artiste, son itinéraire et ses réflexions sur ses chemins de la création», a affirmé Noueddine Saâdi, avant d'ajouter que «c'est aussi un livre d'art avec une iconographie qui transporte dans une sorte de Carnet de voyage artistique». De son enfance réelle et fantasmée dans un houch d'antan, passée au centre-ville de Batna, à ses prestations avec un quintet Jazz, la diva s'est raconté au travers d'éléments biographiques qui ont marqué d'une émotion intense l'auditoire. L'élégance de ces propos et son aisance à imager ses émotions a aussi beaucoup joué. Le public, par ses questions, était scindé en deux. Il y avait ceux qui voyaient en Houria Aïchi la représentante de l'universalité du chant Chaoui et ceux qui espéraient rencontrer une militante de la cause Amazigh. «Je suis toujours surprise de la place qu'on me donne dans les Aurès. Je ne suis qu'une interprète. Je puise dans ma culture Chaoui mes chansons et mon identité», a-t-elle humblement dit aux uns, avant de répondre aux autres que «s'investir dans la culture, c'est militer». Une rencontre, donc, dans laquelle Houria Aïchi a consenti partager une partie de son âme artistique mais surtout de son identité de Chaouia.